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Initialement, je voulais écrire un article de blog simple sur les assurances de voyage pour les plongeurs avec quelques conseils pour choisir la bonne formule. En commençant mes recherches et en contactant des caissons hyperbares, des services d’urgence et des sociétés d’assurance santé, j’ai découvert bien plus que ce que je n’aurais pu imaginer. Même si je continuerai à défendre les mérites de l’assurance de plongée, je voulais partager mes découvertes. Et comme il serait impossible d’évaluer le système de santé de chaque pays et la situation personnelle de chacun, j’espère qu’à travers ma propre situation, vous pourrez vérifier ce qui se passe dans votre cas en suivant les mêmes étapes.
Bien sûr, vous pourriez cumuler toutes sortes d’assurances sans trop vous en soucier et croiser les doigts au cas où quelque chose arriverait. Mais ne voudriez-vous pas savoir ce qu’il en est ? Allons-y, plongeons dans le monde complexe des services d’urgence et des assurances maladie.
Introduction aux assurances de plongée: qu’incluent-elles en général ?
En tant que plongeurs, on nous enseigne très vite les procédures de sécurité et d’urgence. Si la plongée sous-marine est généralement sans danger lorsque nous les appliquons avec discernement, nous ne pouvons ignorer la nature risquée de notre sport favori.
Mon intention n’est pas de dramatiser les choses, mais la plongée sous-marine, comme tout autre sport impliquant de nager, figure souvent sur la liste des sports les plus dangereux au monde en termes de victimes chaque année. Mais vous savez quoi ? Le football, aussi ! Même si rien ne vaut le taux d’accidents du base jumping, éviter d’aller au-delà de sa formation et maintenir un bon niveau de forme physique permet généralement de rester en sécurité plongée après plongée.
Malheureusement, en lisant les rapports annuels de DAN (Divers Alert Network), même si la plupart des accidents de plongée ont des causes clairement identifiées, il y a toujours environ 5 % des accidents que nous ne pouvons pas expliquer. C’est pourquoi nous avons tous besoin d’une assurance de plongée.
Dans la plupart des cas, les risques sont la noyade, l’infarctus du myocarde ou les accidents de décompression qui se présentent sous de nombreuses formes (surpression pulmonaire, embolie gazeuse, lésions cutanées, etc.) Dans ce cas, une évacuation médicale, parfois en pleine mer, et des traitements d’urgence tels que le recours à un caisson hyperbare s’imposent sans délai. Il faut également penser à une éventuelle hospitalisation et/ou rapatriement depuis l’étranger.
Cependant, au-delà de notre santé personnelle, n’oubliez pas que l’on ne plonge pas seul. Involontairement, vous pourriez causer des dommages corporels ou matériels à un autre plongeur sous l’eau, sur le bateau ou au centre de plongée. L’assurance responsabilité civile peut donc vous éviter un véritable cauchemar juridique.
Enfin, la plongée sous-marine est synonyme de voyage pour la plupart d’entre nous. Il faut donc tenir compte des services offerts par la plupart des assurances de voyage : assistance internationale dans votre langue, frais d’annulation ou d’interruption de voyage, assurance bagages, etc.
La pandémie de COVID-19 a apporté une nouvelle couche de complexité. Vous devez revérifier ce qui est réellement couvert en ce qui concerne les tests, les soins médicaux, la quarantaine ou le rapatriement si vous avez été testé positif. C’est essentiel car désormais certains pays exigent une telle assurance pour entrer sur leur territoire.
L’effet surprenant de la pandémie pour nous, plongeurs, a été la découverte ou la redécouverte des sites de plongée près de chez nous. J’avais déjà plongé en France, mais jamais aussi fréquemment. Ce n’est que récemment que je me suis posée la question de ce qui se passerait en cas d’urgence de plongée, principalement d’un point de vue coût, dans mon propre pays et dans l’Union Européenne, puisque les États membres ont conclu un accord sur l’assurance maladie.
L’exemple d’un accident de plongée en France
D’un point de vue international, je sais que le système de santé français est souvent considéré comme l’un des meilleurs au monde, et beaucoup fantasment sur sa gratuité totale. Pas vraiment… Pour mes lecteurs non résidents français, sachez que pour chaque 1 000 € que je gagne, je paie 220 € de charges pour bénéficier de la sécurité sociale en France, ce qui, soit dit en passant, ne couvre pas 100 % de mes dépenses médicales et n’inclut même pas l’impôt sur le revenu.
Ceci étant dit, lorsque j’ai fait des recherches sur les coûts potentiels d’une urgence de plongée en France, en particulier un accident de décompression lorsqu’un traitement hyperbare est nécessaire, j’ai été positivement choquée par le niveau de couverture dont je bénéficiais et par le fait que le tout était abordable.
En cas d’urgence de plongée en mer, en France, il faut contacter le CROSS (canal 16 de la VHS ou numéro de téléphone 196) pour coordonner l’évacuation par bateau/hélicoptère/ambulance vers l’hôpital équipé d’un caisson hyperbare le plus proche (32 sites en France métropolitaine).
La plupart du temps, la SNSM (Société Nationale des Sauveteurs en Mer), une organisation à but non lucratif gérée par des bénévoles, sera appelée pour envoyer une de ses vedettes d’intervention. Elle dispose de 214 stations sur tout le littoral français. Les volontaires habitent généralement à 15 minutes de leur station pour être prêts à embarquer le plus rapidement possible et suivent une formation intensive tout au long de l’année. Ils ont ma plus profonde admiration pour le travail qu’ils accomplissent.
En cas d’accès plus difficile au lieu de l’urgence, les hélicoptères de la gendarmerie, des SDIS (pompiers), des SMUR (ambulances) ou encore de la Marine Nationale peuvent venir à la rescousse. Et tout cela, que vous soyez un citoyen français, un résident français, un citoyen de l’UE ou de n’importe quel autre pays, sera gratuit !
Le CROSS Méditerranée près de Toulon coordonne entre 100 et 200 urgences de plongée par an en Méditerranée. Leur objectif est de gérer toute urgence en moins de 3 heures. Le nombre d’accidents mortels reste relativement faible, avec 3 pour 94 urgences de plongée coordonnées en 2020.
Une fois à l’hôpital, quel que soit le traitement requis, un forfait hôpital de jour de 170 € sera appliqué, même si vous devez passer 7 heures au caisson hyperbare pour les accidents de plongée les plus graves. La sécurité sociale rembourse 80% de ce forfait; ensuite, si vous devez rester, l’hospitalisation est facturée à 20€ par jour (vous n’avez pas de chambre privée à ce prix-là cependant). C’est pourquoi la plupart des gens en France ont une mutuelle complémentaire, comme moi, pour être couvert pour le coût restant (et obtenir une chambre privée à l’hôpital).
Note à propos du système britannique
Comme j’ai vécu pendant deux ans en Écosse, je voulais vérifier si ce qui fonctionne avec la sécurité sociale en France fonctionne aussi avec la NHS au Royaume-Uni. La principale différence entre les deux pays est qu’en France, on paie d’abord et on récupère l’argent ensuite. Au Royaume-Uni, tant que vous restez dans le système public, vous ne payez rien d’avance.
Au Royaume-Uni, la recherche et le sauvetage fonctionnent de la même manière ; ils sont gratuits. Le Royaume-Uni dispose également d’une organisation gérée par des volontaires pour sauver les personnes en mer, similaire à la SNSM, la RNLI (Royal National Lifeboat Institution).
Le traitement en caisson hyperbare est gratuit avec la NHS pour les résidents britanniques. Mais comme m’a prévenu le DDRC de Plymouth, les non-résidents risquent de devoir payer plus de 10 000 £. Donc, si vous ne vivez pas au Royaume-Uni et rêvez de faire de la plongée sur épaves à Scapa Flow, vous feriez mieux de bien vous assurer.
Note à propos de la carte européenne de santé
Les citoyens de l’UE peuvent tous demander une carte EHIC (European Health Insurance Card) à leur organisme national de santé respectif. Comme je compte passer quelque temps en Espagne prochainement, j’ai demandé la mienne récemment et j’ai découvert qu’il fallait la renouveler tous les trois ans.
Cependant, si la carte vous permet de faire prendre en charge vos frais de santé par votre assurance maladie de votre pays d’origine dans l’UE, le tarif de référence utilisé sera celui de votre pays de résidence. S’il y a une grande différence, et c’est le cas pour moi car les tarifs de référence sont très bas en France, l’avantage de la carte EHIC peut être limité. Je ne peux donc pas me passer d’une assurance de voyage, même dans l’UE. Mais si c’est l’inverse pour vous, alors assurez-vous de la demander !
Dans quelle conditions suis-je assurée pour la plongée avec ma collection d’assurances ?
Dûment renseignée sur ce que me coûterait un accident de plongée en France, j’ai regardé les petites lignes de tous les contrats d’assurance que je détiens. Et j’ai eu quelques surprises. Comme souvent, le diable se cache dans les détails.
Voici toutes les assurances qui me couvrent d’un point de vue santé et juridique, en France et à l’étranger :
- Sécurité Sociale
- Mutuelle santé complémentaire
- Assurance habitation
- 2 cartes bancaires premium (dont une carte gratuite avec assurance Visa Premier chez Boursorama)
- Assurance de plongée (DAN Europe)
J’ai résumé dans le tableau suivant les différents niveaux de couverture dont je bénéficie grâce à ces polices d’assurance (cliquez sur l’image pour l’agrandir). J’ai souligné en vert celle qui offre la meilleure couverture dans chaque situation.
Vous pouvez télécharger le modèle et faire le même exercice pour vous-même.
Il m’a fallu de longues séances de lecture de mes contrats et quelques appels téléphoniques pour déterminer avec précision comment tout fonctionnait. Voici les découvertes les plus intéressantes que j’ai réalisées :
- Contrairement à ce que je croyais initialement, tous mes contrats d’assurance couvrent au moins en partie mes activités de plongée sous-marine. Il y a toutefois des exceptions, comme ma mutuelle qui me couvre lorsque je suis en France mais pas à l’étranger, ou l’assurance de mes cartes bancaires qui veut que j’utilise les services d’un centre de plongée professionnel (ce qui pourrait se comprendre) ou que je limite ma profondeur à 30 m (ça, c’est nul).
- Toutes les assurances (sauf celle d’une de mes cartes bancaires) couvrent 100 % des frais réels de rapatriement, mais la principale différence réside dans la façon dont elles couvrent les frais de santé et les hospitalisations. Le montant maximum va de 11 000 à 155 000 € ,et bravo à DAN Europe qui couvre 100% des frais réels. Certains pays comme les États-Unis et l’Australie sont tristement célèbres pour leurs coûts de santé qui explosent tous les compteurs, alors ne vous y aventurez pas sans assurance adéquate.
- Une autre grande surprise a été le montant couvert en cas de litige en matière de responsabilité civile. Le montant maximum couvert va de 25 000 € à 4,6 millions d’euros (vous avez bien lu), et ce montant supérieur provient de mon assurance habitation, même à l’étranger !
- Ce qui est choquant, c’est la couverture des frais de recherche et de sauvetage. Les skieurs sont bien assurés pour cela, mais si vous pratiquez des sports nautiques, on oublie ? Je veux bien comprendre qu’en Europe, le sauvetage en mer est généralement gratuit, mais ce n’est absolument pas le cas en dehors. Heureusement, j’ai mon assurance de plongée pour cela.
- Enfin, comme vous devez le savoir, le diable se cache dans les petites lignes d’un contrat d’assurance. Veillez à aller jusqu’au bout et à lire les exclusions courantes. J’ai trouvé quelques éléments intéressants tels que les compétitions sportives, la grossesse, les cyclones, les tremblements de terre ou les éruptions volcaniques (avez-vous remarqué que certaines des meilleures destinations de plongée sont des îles volcaniques ?) N’hésitez pas à les lire deux fois et à appeler pour obtenir une explication en cas de doute.
En faisant cet exercice, je me suis rendue compte que ma seconde carte bancaire (que j’avais principalement pour les miles aériens) a changé ses conditions d’assurance voyage cette année. Comme elle n’est plus aussi intéressante qu’avant, j’ai décidé de la rétrograder au niveau inférieur. Je peux continuer à cumuler des miles de cette façon, mais avec un minimum de dépenses par an sur la carte, je ne la paierai plus. J’économise ainsi 165€ par an (c’est quand même le coût équivalent de 4 à 5 plongées !).
Les avantages que seule une assurance spécialisée en plongée peut apporter
Au-delà de l’aspect financier, la nature des risques liés à la plongée implique des connaissances spécialisées que tous les médecins n’ont pas. Compter sur une organisation dont les médecins conseils sont des experts en médecine hyperbare et de la plongée pour coordonner son traitement, même à distance, peut avoir un impact énorme sur la façon dont on se rétablit.
C’est pourquoi je suis membre de DAN Europe depuis 10 ans. Heureusement, je n’ai jamais eu besoin d’utiliser leurs services, mais je suis contente de savoir que mon argent, entre-temps, finance la recherche médicale pour améliorer la santé et la sécurité de la communauté des plongeurs. Je sais aussi que même si j’ai une simple question concernant, par exemple, un nouveau médicament et l’effet potentiel qu’il pourrait avoir en plongée, je peux les contacter 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, et pas seulement en cas d’urgence. Cela n’a jamais été aussi facile grâce à leur nouvelle application, qui remplace désormais les anciennes cartes en plastique.
Mon humble avis ? Je plonge trop souvent, assez souvent profond, pour que tout accident qui pourrait m’arriver soit géré par des généralistes, en particulier à l’étranger.
J’espère que cet article vous permettra de clarifier certaines interrogations que vous avez pu avoir sur la souscription d’une assurance plongée. Si vous avez encore des questions, n’hésitez pas à laisser un commentaire. Je ne peux malheureusement pas évaluer les situations personnelles, mais je ferai de mon mieux pour vous orienter dans la bonne direction. Vous pouvez également partager vos conclusions pour votre pays ; cela pourrait aider un autre plongeur qui lira cet article après vous.
Remerciements :
- Dr Andreas Kauert, Responsable du service de médecine hyperbare du CHU de Nice
- M. Jean-Luc Fiorina, Référent Plongée, SNSM Sanary-sur-Mer
- M Olivier Drevon, Directeur adjoint du CROSS Méditerranée
- Dr Doug Watts, Directeur médical de DDRC Plymouth
Credits photo : Pierre Paoli & Juliette Simier – avec l’aimable autorisation de la SNSM
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