Sur la Route des Phares – 1ère partie – mes plongées à St-Pabu

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Dans ma quête de redécouverte des plus beaux spots de plongée de ma région d’origine, j’ai mis le doigt sur un coin du Finistère où je n’avais jamais mis les pieds, et encore moins mes palmes. Avant chaque voyage, j’ai cette fâcheuse tendance à vouloir toujours en voir trop sur un itinéraire de 2 semaines. Mais après des heures de recherche, j’ai réussi à me concentrer sur un itinéraire au nom évocateur: la Route des Phares.

Au cours de la première semaine, après avoir visité les trois premiers phares, j’ai passé quelques jours à Saint-Pabu, dans le Pays des Abers. Deux noms dont je n’avais jamais entendu parler auparavant. L’aventure est souvent plus proche qu’on ne le croit. En effet, quelle surprise de découvrir ce spot incroyable pour tous les amateurs de sports nautiques, des kitesurfeurs aux plongeurs. J’ai été chaleureusement accueillie par le couple de gérants de Koréjou Plongée qui a su me trouver le binôme de plongée idéal, amateur aussi de photographie sous-marine. Voici comment ça s’est passé…

Les Abers, des fjords en Bretagne

Maison à éclat de l'Aber Wrac'h

Il n’est jamais trop tard pour apprendre de nouvelles choses. Dans ce cas précis, j’ai appris un nouveau mot en français. Enfin, pas exactement en français. La Bretagne compte 3 « abers » sur la côte nord du Finistère : l’Aber Wrac’h, l’Aber Benoit et l’Aber Ildut. Le mot vient du breton et existe aussi en cornique (la langue régionale des Cornouailles au Royaume-Uni).

Les abers sont des lits de rivière inondés par la mer. D’une certaine manière, ce sont des sortes de fjords, mais en raison de la faible élévation des terres qui les entourent, je les vois plutôt comme les lochs de mer d’Écosse. Ils s’enfoncent profondément dans les terres et offrent un abri pour les bateaux ainsi qu’un endroit propice à l’élevage des huîtres grâce à l’amplitude des marées.

L’Aber Benoit offre un cadre fantastique pour les plongeurs qui peuvent ainsi s’immerger dans l’aber ou plus loin au large, en fonction des conditions.

C’est ainsi que j’ai trouvé Korejou Plongée à Saint-Pabu sur la rive sud de l’Aber Benoit. Ils ont de beaux locaux modernes et bien équipés sur le port de Stellac’h. Lorsque vous plongez en eaux froides, avec inévitablement de la pluie à un moment ou à un autre, savoir que vous aurez un vestiaire, une douche chaude et même un espace couvert à l’extérieur pour vous équiper fait toute la différence.

Ne soyez pas surpris après la plongée de voir à quel point l’eau s’est retirée de l’aber avec les marées. Il se peut que vous deviez marcher dans du sable vaseux jusqu’au quai entièrement équipé en cas de fort coefficient de marée (pas besoin d’aller à la salle de sport après ça !).

Après la plongée, rendez-vous à la sortie de l’Aber Benoit, à Corn ar Gazel, où les kitesurfeurs et les véliplanchistes jouent dans les vagues. Après avoir marché quelques minutes à travers les étendues sauvages des dunes, vous arriverez à de vastes plages de sable blanc immaculées.

Saint-Pabu n’est pas un lieu de fête et est très tranquille, alors faites le plein de bières artisanales bretonnes à Lannilis (la ville la plus proche) et savourez-les en regardant des couchers de soleil en technicolor. « Yec’hed Mat » ! (Santé en breton).

Plonger à Saint-Pabu dans le Finistère

Plongée sous-marine Saint-Pabu Finistère Bretagne

Comme la plongée en Bretagne se fait en fonction des marées, l’horaire de départ peut varier. Les plongeurs partent généralement à marée haute, un peu avant l’étale. Le premier matin, l’heure de rendez-vous était 9 heures, et le lendemain, 9 h 15. Comme à chaque fois, j’avais tout mon matériel de plongée, y compris ma combinaison étanche, donc je n’ai eu besoin « que » d’une bouteille et de plombs. Pour information, Koréjou Plongée est un centre de plongée partenaire Aqualung, ce qui vous permet de louer du matériel au top.

A noter, si vous plongez en étanche, vous devrez apporter votre propre combinaison. Je n’ai pas encore trouvé de centre de plongée en France proposant la location de combinaisons étanches. Mais paradoxalement, l’eau n’était pas si froide (15 à 16°C), ce qui signifie qu’elle est à la même température à cette période de l’année qu’à Marseille ou Toulon.

J’ai rejoint Mickael comme binôme, un plongeur du nord de la France, qui s’entraîne souvent dans les eaux froides des carrières en Belgique. Quand j’ai vu qu’il avait un appareil photo sous-marin en main, j’ai su que tout se passerait bien. Et ça s’est si bien passé qu’il a décidé de me suivre lors des deux autres plongées.

Mon programme prévoyait deux plongées le premier jour, le matin et l’après-midi, et une plongée le matin du jour suivant. Le temps était ensoleillé le premier jour, mais il pleuvait des cordes le lendemain. Mais qu’importe quand on fait de la plongée (surtout en étanche) ? En raison des conditions, je n’ai pas pu aller sur un site différent le deuxième jour, mais j’ai pu voir une autre facette du site de plongée que j’avais exploré l’après-midi du premier jour.


Plongée n°1 – Al Houet

Mes paramètres de plongée : profondeur max 22 m – temps de plongée 55 min – température de l’eau 15°C

Si vous avez suivi mes aventures de plongée en France, vous savez que nous avons rarement un guide de plongée pour nous accompagner. Les plongeurs certifiés sont censés être autonomes et gérer la navigation par eux-mêmes. C’est pourquoi il vaut mieux suivre attentivement le briefing et mémoriser la carte de plongée. Sachant que la visibilité peut parfois être réduite en Bretagne, je me suis assurée de me souvenir de tous les points de repère et de leur profondeur.

J’ai remarqué que la plupart des plongeurs portent une boussole en Bretagne, mais je suis plutôt du genre à m’orienter naturellement. Cependant, vérifier la profondeur m’a beaucoup aidé à confirmer que j’étais au bon endroit. Dans tous les cas, le port d’un parachute de plongée pour les deux binômes est nécessaire, car il se peut que vous ne puissiez pas retrouver le bateau. Il y a de fortes chances que cela se produise, plus d’une fois.

Cependant, dans le cas de ce site de plongée, il présentait tellement de caractéristiques notables que mon binôme et moi n’avons eu aucun problème à retrouver le bateau à la fin du temps de plongée qui nous était imparti (55 minutes). La première partie peu profonde de la plongée consiste en de gros rochers de granit couverts de grandes anémones de mer violettes. C’était une première pour moi de voir de si grandes colonies d’anémones de mer en eaux froides. Il s’est avéré par la suite, lors de cette plongée et des suivantes, que ces anémones de mer sont présentes en nombre plus important dans la région des Aber qu’à d’autres endroits en Bretagne.

Puis, la majeure partie de la plongée se déroule le long d’un tombant de 20 à 30 mètres de long. La profondeur maximale est de 22 mètres sur le sable au pied du tombant. Dit comme ça, vous pourriez dire que ça n’a pas l’air très passionnant. Mais au fur et à mesure que vous allez et venez en remontant un peu plus à chaque demi-tour, vous trouverez un nombre extraordinaire d’espèces marines qui se cachent dans les failles du tombant.

Au pied du tombant, c’est le royaume des plus grosses espèces telles que les homards, les tourteaux, les congres et les araignées de mer. Ces dernières m’étonnent toujours par leur curiosité et par le fait qu’elles ne sont pas effrayées. Elles sont souvent les seules à fouler le fond sablonneux à la lumière du jour. Tant mieux pour moi, j’adore prendre un portrait de leurs têtes interloquées.

À mi-profondeur, nous avons trouvé une collection d’espèces d’anémones de mer. C’est alors que mon binôme de plongée m’a gentiment montré une crevette d’anémone. Je n’en revenais pas ; je pensais que l’on ne pouvait en trouver que dans les eaux tropicales d’Asie du Sud-Est. Malheureusement, je n’ai pas pu prendre de photo correcte, car j’étais configurée pour des photos grand angle. Cependant, j’ai noté que grâce aux larges poches de ma combinaison étanche, ce serait une bonne idée d’apporter ma lentille macro, juste au cas où.


Plongée n°2/3 – Poul Doun

Mes paramètres de plongée :

  • profondeur max 20 m – temps de plongée 57 min – température de l’eau 15°C
  • profondeur max 19 m – temps de plongée 53 min – température de l’eau 15°C

Le briefing de la plongée était relativement simple : suivez la lisière de la forêt de laminaires sur votre épaule droite jusqu’à ce que vous trouviez les rochers. Ensuite, trouvez la crevasse où se trouve la fête aux bestioles marines ! On nous avait prévenus, mais effectivement, en nous immergeant, nous avons fait face à un courant assez fort. J’avais presque l’impression de donner des coups de palmes pour rien. Au moins, ça fera une belle dérivante au retour.

L’atmosphère de la forêt sous-marine de laminaires est particulièrement relaxante. Les longues feuilles des laminaires suivent doucement le mouvement des vagues à la surface. Mais gardez vos distances car vous pourriez vous y perdre et potentiellement vous retrouver emmêlé. Tout se ressemble tellement une fois à l’intérieur. Et honnêtement, c’est ce qui s’est passé le lendemain lorsque nous avons exploré le même site de plongée de l’autre côté avec des courants inverses (oups !).

Les nombreux spirographes, sabelles et bispires étaient les indications pour faire un virage à droite vers les rochers. C’est ainsi que j’ai trouvé la fameuse faille dont Jeff de Koréjou Plongée nous avait parlé. Comme promis, ils étaient tous là : les homards, les crevettes bouquet, les galathées et les gobies léopards. Je me suis émerveillée de leur curiosité, ils ne se sont pas enfuis et m’ont laissé prendre des photos détaillées en gros plan (j’avais apporté ma lentille macro cette fois). Parmi les autres découvertes intéressantes de ce site de plongée, citons une sole multicolore, un bébé blennie gattorugine et des dents de chien (de petits coraux aussi appelés Devonshire cup coral en anglais).

Pour profiter pleinement de vos plongées en Bretagne, munissez-vous d’une lampe de plongée. Elle révélera toutes les couleurs de la vie marine et vous aidera à identifier les espèces dans l’eau majoritairement verte. En plus de ma lampe vidéo qui a un large faisceau pour éviter de voir une tache blanche sur les vidéos, j’ai apporté la nouvelle lampe de plongée Seaflare d’Aqualung pour ce voyage. Il s’est avéré utile d’avoir une lampe supplémentaire avec un faisceau lumineux plus concentré et donc avec une plus longue portée. Je pouvais décider si cela valait la peine ou non de m’approcher d’une zone. Cela m’a fait gagner beaucoup de temps et d’efforts.

Comme prévu, le retour au bateau a été rapide, grâce au courant qui nous portait. Même si la visibilité était de 10 à 15 m, les laminaires ne permettaient pas de savoir précisément où se trouvait le bateau. Tout se ressemble tellement. Nous avons donc lancé un parachute de plongée à chaque fois, juste pour découvrir à la surface que nous n’étions qu’à quelques mètres de lui !

Que faire dans la région des Abers?

Plage de Corn ar Gazel - Saint-Pabu

En plus de profiter des superbes plages naturelles de Corn ar Gazel, Erleac’h et des Trois Moutons, il y a deux endroits qui méritent le détour. En restant quelques nuits à St-Pabu, vous aurez ainsi le temps d’effectuer plus d’une plongée.

Tout d’abord, à environ 25 minutes de route vers le nord, ne manquez pas de visiter le Phare de l’Île Vierge à Plougerneau. D’une hauteur de 82,5 m, il est le plus haut d’Europe depuis sa construction en 1845. Il n’est pas forcément nécessaire de prendre le bateau et de monter ses 365 marches. Il y a 3 points de vue qui valent la peine d’être vus, deux à Porz Grac’h et le plus célèbre à Kastell Ac’h. Après votre visite, profitez-en pour déguster les délicieuses huîtres des abers au bar à huîtres Legris.

À environ 12 minutes de route à l’ouest de Saint-Pabu, vous trouverez le joli port de Portsall. Comme Saint-Pabu n’a pas grand-chose à offrir côté restaurant, c’est là que vous trouverez plus d’options, y compris un délicieux fish and chips (le meilleur déjeuner que je pouvais espérer un jour de pluie !).

Cette ville de pêcheurs est tristement célèbre pour avoir été le lieu de la catastrophe de l’Amoco Cadiz, un pétrolier qui a coulé en 1978, créant la première marée noire majeure en Bretagne. L’ancre peut être vue sur le port, et il y a un petit musée gratuit sur la catastrophe qui vaut la peine d’être visité. Pour information, Il est possible de plonger sur son épave à une profondeur maximale de 30 m, donc pas si profond. Vous pouvez demander à Korejou Plongée, ils y vont de temps en temps. Personnellement, je ne peux pas, car cette histoire me contrarie trop (j’ai personnellement assisté à la marée noire de l’Erika en Bretagne Sud en 1999).

Enfin, même s’il pleut, marchez jusqu’au site mégalithique du Guilliguy. Bien que le dolmen soit en excellent état, ici, c’est la vue qui prime. Situé sur une colline, vous aurez une vue à 180° sur le port de Portsall et ses maisons colorées. Vous pouvez le voir depuis le port, il y a une croix au sommet. Il ne faut que 5 minutes de marche pour y arriver, mais le départ du sentier n’est pas forcément facile à trouver en passant en voiture par une petite route étroitee (je me suis même demandée si je n’entrais pas dans une propriété privée ; heureusement, ce n’était pas le cas). Mais peut-être que j’aurais dû m’y rendre directement depuis le port…

Où séjourner à Saint-Pabu?

Port de Stellac'h - Saint-Pabu

Pour mes 2 jours de plongée à Saint-Pabu, j’ai un peu triché sur la partie plongée & camping de mon itinéraire en réservant un chalet au camping du coin, près de la plage. Outre le fait que j’avais reçu des missions de dernière minute et que je pouvais travailler dans de bonnes conditions, j’étais contente d’avoir un toit au-dessus de moi lorsqu’il a plu abondamment la deuxième nuit.

Toutefois, si vous souhaitez rester flexible, sachez que ces chalets et mobil-homes ne peuvent être réservés pour moins d’une semaine (mais un minimum de 2 nuits) uniquement en basse saison. En haute saison, de juillet à août, vous devez rester au moins une semaine.

Si vous voulez avoir plus de flexibilité, il y a des chambres d’hôtes à Saint-Pabu avec une vue superbe sur l’Aber Benoit et à un prix raisonnable, à partir de 60€ la nuit.

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Posted by Florine

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