Voyage solo & plongée : mythes et réalités

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« Et tu y vas… seule ? » Si vous saviez le nombre de fois où on m’a posé cette question. Si souvent, qu’à un moment donné, j’ai fini par inventer la réponse que tout le monde voulait entendre en disant que je rejoignais des amis sur place. Ce qu’ils ne savaient pas, c’est que ces fameux amis étaient des personnes que je ne connaissais pas encore. Mais je ne suis pas une très bonne actrice et je suis fatiguée de raconter cette histoire juste pour que les gens se sentent à l’aise. En publiant cet article sur mon blog de plongée, mon idée est d’un côté de vous encourager si c’est quelque chose qui vous tente et de l’autre couper court à tout interrogatoire.

Partir faire de la plongée en vacances dépasse désormais les formules hôtels-clubs tout compris ou croisières organisées à prix d’or. Les voyageurs solo constituent désormais un marché à part entière de l’offre touristique. Avec de simples recherches en ligne, il est facile de trouver aujourd’hui des offres de séjours plongée pour célibataires. Mais voyager seul ne veut pas nécessairement dire célibataire. Il semblerait qu’environ 20% des voyageurs solo soient mariés ou en couple. De plus en plus, voyager seul est un moyen de faire une pause. Mais on n’a pas forcément besoin d’une formule organisée pour se lancer et profiter d’un voyage en solo, bien au contraire.

Au cours de mes voyages, j’ai appris, étape par étape, que ce n’était pas si sorcier de tout organiser soi-même grâce à Internet et à que surtout c’était le moyen idéal de se faire de nouveaux amis. Je tenais donc à clarifier quelques mythes et réalités de mes voyages en solo pour vous montrer que c’est bien plus facile que vous ne le pensiez et ce que cela m’a apporté personnellement.

Voyage solo & sécurité: et si quelque chose m’arrivait ?

Voyage solo Copan Honduras

C’est une préoccupation légitime. Ne pas craindre pour ma sécurité ne veut pas dire que je suis complètement irresponsable. En tant que femme, le monde entier aime me rappeler à quel point je devrais avoir peur chaque fois que je sors de chez moi. Chaque fait divers dans la presse faisant foi de statistique générale. Mais bon quand on apprend qu’un rapport de l’ONU révèle que l’endroit le plus dangereux pour une femme c’est son domicile, cela donne des perspectives.


Je suis une personne de nature optimiste mais aussi très réaliste. 10 ans passés à Paris m’ont malheureusement appris à faire preuve de prudence et à évaluer constamment mon environnement. Je ne suis pas paranoïaque, j’ai juste appris à repérer rapidement ce qu’il faut faire et ce qu’il ne faut pas faire dans chaque nouvel endroit. Voici mes meilleurs conseils pour gérer sa sécurité en voyage:  

  • Maitriser son itinéraire : ou du moins prétendez que vous savez où vous êtes. J’ai toujours adoré mémoriser les cartes géographiques et je me suis rendu compte que c’était une compétence utile. Plus vous semblez perdus, plus vous aurez de chances d’être choisi comme cible. Ne dépliez pas cette immense carte de votre guide de voyage au milieu de la rue; trouvez un coin tranquille ou prenez un café pour vérifier ou demander votre chemin.
  • Avoir un budget pour sa propre sécurité : Je pense en particulier à une course ou deux de taxi. Par exemple, j’adore me balader et me perdre quand j’arrive dans une nouvelle ville, et il peut arriver que je tombe sur un quartier où ma présence n’est clairement pas la bienvenue. En cas d’arrivée tardive à l’aéroport ou une gare de train ou de bus dans un endroit que je découvre pour la première fois. Dans ces cas-ci, prévoyez toujours un petit budget pour prendre le taxi qui vous conduira en toute sécurité à votre hébergement. Voyager de façon indépendante même avec un petit budget ne veut pas dire que vous devez le faire aux dépens de votre sécurité.  Attention dans certains pays il n’est pas recommandé de héler un taxi dans la rue en particulier le soir. Faites vos recherches et demandez l’avis du personnel gérant votre lieu d’hébergement.
  • L’astuce du faux portefeuille : C’est simple, ça paraît bête mais c’est efficace. Tout d’abord, gardez à l’esprit que si vous êtes attaqué pour vol, mieux vaut ne pas  résister et donnez à l’attaquant ce qu’il veut. Dans le stress de l’attaque, pensez-vous qu’il verra clairement la différence entre votre vrai portefeuille et votre faux portefeuille dans lequel vous placerez intelligemment de vieilles cartes d’étudiant, des cartes de fidélité qui ne vous intéressent pas et au moins l’équivalent de 20 € en espèces ? Cela ressemblera à votre vrai et l’attaquant sera satisfait d’obtenir de l’argent. Je garde cette astuce uniquement pour les pays où le risque est plus élevé.
  • Parler quelques mots d’une langue comprise dans le pays : Je pense que clairement, parler espagnol au Honduras, pays qui n’a pas vraiment une très bonne réputation niveau sécurité, m’a sorti d’une ou deux situations qui aurait pu mal tourner (mes balades dans la Ceiba et San Pedro Sula était à la limite de ma confiance de voyageuse solo aguerrie). L’anglais et l’espagnol donne accès à un grand nombre de pays dans lesquels on peut communiquer facilement. Apprendre quelques mots d’indonésien ou de japonais dans l’avion permet de passer le temps. Visez en priorité ce que j’appelle le kit de survie linguistique: Bonjour, Excusez-moi, S’il vous plait, Merci, Combien, compter de 1 à 10, Au revoir, Aidez-moi.

Malheureusement, tout peut arriver à n’importe qui, n’importe quand, n’importe où, même au pas de votre porte ou sur votre canapé. Devons-nous rester à la maison pour cette raison? Je préfère tenter ma chance en prenant le minimum de mesures nécessaires et voir le monde!

Et même si, les informations sont parfois alarmistes et exagérées, on s’informe un minimum avant de partir et on consulte au moins le site du Ministère des Affaires Etrangères de son pays :

Voyage solo & solitude: que faire sans binôme ?

C’est un fait : je n’ai jamais été aussi entourée que depuis que je voyage seule. Je pense qu’arriver seul quelque part rend plus ouvert et disponible à la discussion. J’ai longtemps utilisé Couchsurfing et pas seulement pour trouver un canapé pour la nuit chez l’habitant. Les occasions de rejoindre d’autres voyageurs pour la découverte d’un musée ou pour prendre un verre sont nombreuses sur ce site web. Mes hôtes m’ont aussi souvent proposé de les accompagner au marché ou aller prendre le thé avec leurs amis ou leur famille.

La plongée sous-marine a ajouté une nouvelle dimension à mes voyages en solo. Si vous pensez qu’il est impossible de partir plonger seul sans binôme vous allez être surpris. Oui, sans même passer sa spécialité plongeur solo, il y a de nombreux centres de plongée dans le monde entier où l’on rencontre facilement d’autres plongeurs sympathiques voyageant seul. Au pire des cas, les divemasters se font toujours un plaisir d’être votre binôme.

Notre passion commune pour la plongée crée généralement un lien fort et immédiat, il est donc facile d’engager la conversation et faire de nouvelles rencontres à chaque spot de plongée. Un équipement que vous n’avez jamais vu auparavant ? Demandez si les autres plongeurs viennent ici pour la première fois ? Ou encore demandez de l’aide pour fermer votre combinaison ? Voici quelques-unes de mes astuces pour engager la conversation ! Souriez et soyez serviable, et vous ne tarderez pas à vous faire de nouveaux amis. Dernier conseil, rapprochez-vous des plongeurs locaux qui peuvent partager avec vous de nombreux bons plans.

On peut aussi trouver des binômes avant le départ ou sur place grâce aux groupes de plongeurs en ligne. Rejoignez nous sur le groupe Facebook « Plongée & Aventure » !

Voyage solo & budget : mais il y a toujours un supplément, non ?

Florine World Adventure Divers Efate Vanuatu

Quel supplément ? Désolé, je ne connais pas! Il est difficile de croire qu’on en trouve encore sur les tarifs d’agences de voyages.

Si vous attendez toujours qu’un ami se joigne à vous, vous risquez de retarder votre aventure indéfiniment, voyager à la période la plus chère, ou au pire ne jamais partir. En organisant vous-même votre voyage sur Internet et/ou au fur et à mesure sur place en visant en priorité les basses saisons, vous pouvez faire des économies conséquentes.

Lors de mon premier voyage à Bali, je suis partie au mois de janvier. C’est censé être la pire période de mousson ce qui correspond donc à la basse saison. En réalité, il pleuvait surtout la nuit et peut-être pendant une heure dans la journée! Il faisait chaud et j’ai pu profiter de sites de plongée extraordinaires tels que l’épave du Liberty à Tulamben pour mon divemaster et moi seuls. Sur la plage d’Amed, j’ai même pu négocier un bungalow de luxe, plus grand que mon appartement à Paris pour 120 000 Rp (environ 8€) la nuit. J’ai alors fait un calcul simple. Lors de ce premier voyage en Indonésie avec ma jeep de location, en plongeant autant que je le voulais, en séjournant alternativement en guesthouses et en couchsurfing, le budget total vol compris pour un mois étant moindre qu’un voyage organisé de 10 jours.

En Argentine, qui est un pays cher contrairement à ce que l’on pourrait croire, en particulier quand on se dirige vers la Patagonie, là j’ai carrément réussi à faire du couchsurfing pendant un mois complet, donc mon poste de dépense pour l’hébergement était nul ce qui compensait bien le coût important des billets de bus et des plongées. En bonus, je me suis fait plein d’amis et j’ai amélioré mon espagnol tout en apprenant à gérer l’accent argentin.

Au Japon, pays réputé cher, grâce aux magnifiques auberges de jeunesse qu’on y trouve et les 4 mois passés dans une Share House à Tokyo pour mes cours de Japonais, mon budget moyen était de 30€ par nuit. En voyageant sur des périodes plus longues (j’ai passé 7 mois au Japon), je me suis aussi rendu compte que je devenais encore plus minimaliste que je ne l’étais à la base, je prenais le temps de cuisiner (la cuisine japonaise est une de mes grandes passions), je faisais de longues balades à pied ou à vélo plutôt que des activités payantes à tout va. Forcément les dépenses baissent sans même faire d’efforts particuliers. Je vivais donc au Japon pour moins cher qu’à Paris.

Ensuite, il y a des pays où cela devient tout de suite compliqué niveau budget, en particulier si niveau transport on est obligé de louer une voiture pour se déplacer et que le coût à la journée est prohibitif. Cela a été le cas en particulier pour moi en Islande et au Vanuatu. Dans ces cas-là, je me débrouille pour trouver des covoitureurs intéressés par mon itinéraire. En Islande, j’ai été rejoint par deux voyageurs rencontrés sur Couchsurfing, et au Vanuatu, ma binôme de plongée japonaise rencontrée sur place cherchait à faire la même excursion que moi, problème réglé !

Ce qu’on apprend en route

Relaxing at Fudo Falls Yugawara Japan

La plupart de ce que je connais en histoire et en géographie, des recettes que j’ai apprises à cuisiner et des langues que j’ai apprises à maîtriser proviennent de mes voyages en solo. C’est en voyageant seule que j’ai réalisé que ce qui me nourrit c’est d’apprendre. À deux ou plus, on a tendance à rester dans sa bulle culturelle.

En un mois au Mexique, mon espagnol est passé de conversation de base à presque bilingue. Ce qu’il a fallu reprendre un peu à la base en Argentine à cause de l’accent, mais de nouveau en un mois c’était bon. Pour le Japonais, ça a été une autre paire de manches. Mais quel bonheur après 4 mois d’étude à Tokyo de pouvoir parcourir le pays et avoir une conversation simple avec mes voisins de comptoir dans les izakayas (pubs japonais) et ainsi mieux comprendre la culture du pays sous ses apparences souvent trompeuses. Seul à l’étranger, l’immersion totale vous met en mode survie. Le besoin de communiquer étant fort, on apprend donc beaucoup plus vite.

Au-delà de ces apprentissages culturels, le voyage solo est aussi un voyage intérieur. En prenant du temps avec soi-même, on peut ainsi prendre du recul sur sa vie, réfléchir à ce qui est important et quelle direction prendre pour la suite. En sortant de sa zone de confort sans le jugement permanent de ceux qui nous entourent, on se découvre beaucoup mieux. Je pourrais vous faire une longue tirade sur l’aspect développement personnel, mais pour faire simple, voyager est la meilleure école de la vie et j’en tire 1000 fois plus que 6 années d’études supérieures.

Liberté et responsabilités

La liberté est un concept bien romantique. Pourtant, en faire l’expérience totale implique des responsabilités. Chaque jour, vous devrez décider vous-même de ce que vous allez faire et comment résoudre les problèmes qui se présenteront en cours de route.

Relever de petits défis tels que trouver une adresse dans une ville que vous ne connaissez pas du tout ou surmonter les barrières linguistiques pour commander votre déjeuner sont des petites victoires qui répétées chaque jour vous changeront pour toujours. Cette liberté peut donner le vertige au début mais elle renforce votre force et votre confiance en vous, ce qui a un impact positif sur beaucoup d’autres domaines dans la vie.

Mon tout premier voyage solo en Thaïlande il y a 10 ans, lors duquel j’ai passé mon premier niveau de plongée, a changé ma façon de gérer ma vie pour toujours: une fois que vous savez que vous en êtes capable, plus rien ne vous semble impossible.

Si vous voulez prendre de l’inspiration auprès d’autres voyageuses solo aguerries, je vous recommande les blogs de:

  • Petites Bulles d’Ailleurs : Fan de plongée et de voyages solo, Corinne affectionne tout particulièrement les eaux chaudes de l’Asie du Sud-Est. Voyage après voyage, elle est devenue une photographe sous-marine de talent qu’il s’agisse de ses prises de vue grand angle en Indonésie ou de ses clichés macros aux Philippines.
  • Voyages et Vagabondages : Serial expat, Lucie aime comme moi rester le plus longtemps possible dans les pays pour s’immerger culturellement et en maitriser la langue. Amoureuse des lettres, ces récits de voyages risquent de vous faire réserver votre prochain voyage dans l’heure.
  • Valiz Storiz : Ancienne cadre marketing partie faire le tour de l’Australie seule en van, après des années à compléter son budget voyage en tant que serveuse, Nastazya est aujourd’hui une nomade digitale épanouie qui parcoure le monde et se donne le temps pour les projets perso qui lui tiennent à cœur.
  • Le monde dans ma valise : Froussarde de nature, Caroline a pris son courage à deux mains et la route pour un long voyage initiatique sur le chemin du bien-être sous toutes ses formes, prouvant au passage que tout le monde peut le faire.

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Voyages Solo Plongée
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Posted by Florine

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