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Devenir un plongeur responsable parfait n’est pas une tâche de tout repos, comme je l’ai expliqué en détail dans un article de mon blog de plongée où je dressais la liste des choses que j’ai pu améliorer et de celles qui représentaient encore un défi de taille. Néanmoins, la bonne nouvelle est qu’à mesure que l’intérêt pour un mode de vie plus durable croît, de nouvelles solutions apparaissent. Trouver une crème solaire qui me convienne dans les magasins et qui soit à la fois écologique, sans danger pour les océans et zéro déchet a été mon principal casse-tête ces dernières années. En complément de mon lycra anti-UV, j’ai continué à chercher une crème solaire non polluante, non toxique pour les coraux et sans emballage plastique.
Pour rappel, je ne saurais trop insister sur l’importance de protéger sa peau des rayons UV (ultraviolets, UVA et UVB) contenus dans la lumière du soleil. Qu’il s’agisse d’éviter un coup de soleil douloureux ou, pire encore, à long terme, le cancer de la peau, nous devons être attentifs à la façon dont nous pratiquons nos sports nautiques préférés. La réflexion de la lumière du soleil sur l’eau augmente considérablement l’exposition. C’est pourquoi les plongeurs, les surfeurs ou les navigateurs ont plus besoin que quiconque d’utiliser une protection solaire à large spectre. Au cas où vous ne le sauriez pas, une protection inférieure à un facteur de protection solaire (SPF) de 30 n’est certainement pas suffisante, et idéalement, les personnes à la peau claire comme moi devraient utiliser un écran solaire SPF 50.
Crème Solaire vs Ecosystèmes Marins: mais où est le problème ?
Les principaux coupables ? L’Oxybenzone et l’Octinoxate. Ces deux produits chimiques peuvent littéralement tuer le corail, on ne peut pas être plus clair. Comme si le réchauffement climatique et les effluents agricoles ne suffisaient pas, les 25 000 tonnes de crèmes solaires chimiques répandues chaque année dans l’océan ne font qu’aggraver le phénomène de blanchiment des coraux.
Ces dernières années, il y a eu une bataille d’études scientifiques démente, pour démontrer si la toxicité de ces ingrédients était avérée ou non. Puis, après quelques recherches, j’ai découvert que l’étude principale affirmant que ce n’était pas dangereux pour les écosystèmes marins était sponsorisée par l’une des plus grandes marques de cosmétiques au monde… Ah bon, vraiment ?
Mais comme si cela ne suffisait pas d’apprendre à lire les étiquettes pour détecter ces produits chimiques, le fait d’opter pour une crème solaire minérale peut créer d’autres problèmes. Avez-vous déjà entendu parler des nanoparticules et de leurs effets nocifs sur votre corps et la vie marine ? Assurez-vous donc d’acheter un produit portant la mention “sans nanoparticules de zinc ou d’oxyde de zinc”.
L’un des plus gros problèmes aujourd’hui est que l’allégation “respectueuse des océans” ne tombe sous aucune forme de contrôle ou de règle officielle en matière d’étiquetage. Lorsque vous apprenez que les mots-clés “crème solaire biodégradable / bio / minérale” sont consultés des milliers de fois tous les mois sur Google, vous comprenez pourquoi cette situation conduit actuellement à des campagnes de greenwashing sans scrupules.
Si vous voulez apprendre à lire les étiquettes des crèmes solaires, voici la liste des ingrédients toxiques (y compris leurs noms alternatifs) que vous voulez éviter à tout prix pour protéger les écosystèmes marins :
- Avobenzone, Anthranilate de méthyle
- Benzophénone-1, Benzophénone-3, Benzophénone-8, Benzylidène camphre, Butylparaben, Butylcarbamate, Butylméthoxydibenzoylméthane,
- Cetyl, Cinnamate, Cinoxate
- Diméthicone, Diméthyl apramide, Dioxybenzone
- Ensulizole, Ethylhexylméthoxycinnamate
- Hexyldécanol, Homosalate
- Mériadimate, Méthylbenzylidène camphre, Méthylparabène
- Octisalate, Octinoxate, Octocrylène, Octylsalicylate, Octylméthoxycinnamate, Oxybenzone
- Padimate, PABA, Phénylbenzimidazole, Polyéthylène, Propylparabène
- Salicylate, Sulisobenzone
- Trolamine
Alors, en règle générale, optez pour une crème solaire minérale (ou pour bébés, car ils n’utilisent que des ingrédients minéraux pour ces produits – d’ailleurs c’est assez intéressant de le noter, n’est-ce pas ? ). Assurez-vous simplement qu’ils l’étiquettent “sans nano-particules” (même si, je sais, l’allégation est impossible à vérifier en tant que consommateur).
Pour information, depuis le 1er janvier 2020, les écrans solaires chimiques sont officiellement interdits aux Palaos en Micronésie. C’est le premier pays au monde à appliquer une telle interdiction. Les entreprises qui vendent des crèmes solaires mettant en danger la vie marine s’exposent à une amende pouvant aller jusqu’à 1 000 dollars. Quelques mois plus tard, c’est l’île d’Aruba qui a appliqué une interdiction similaire. Bientôt, en 2021, des îles comme Hawaii, Bonaire et les îles Vierges feront également appliquer une telle interdiction. Certains endroits plus localisés suivent également le mouvement, comme Key West en Floride ou Xcaret Park au Mexique. De nouveaux projets de loi sont en discussion en Polynésie française et en Californie, mais il est surprenant de constater que l’Australie reste réticente à une telle loi, bien qu’elle possède le plus grand récif de corail au monde.
Si vous souhaitez étudier la problématique plus en détail, je vous recommande les articles suivants :
- “La crème solaire, bonne pour la peau, mauvaise pour l’environnement ? ” – juillet 2020, Ouest-France
- “Corail et crèmes solaires : L’Oréal filtre le débat” – février 2020, La Tribune
- “Un archipel interdit la crème solaire pour protéger ses récifs coralliens” – novembre 2018, Sciences et Avenir
- “Quelle crème solaire bio, efficace et sans produits toxiques choisir ? – mai 2018, La Révolution des Tortues
- “La crème solaire qui protège les océans existe-t-elle vraiment ?” – août 2017, Coral Guardian
Amazinc, une crème solaire non polluante et sans emballage plastique fabriquée en Europe
Je ne sais pas si vous avez remarqué sur mes photos, mais j’ai la peau assez pâle, à tel point que depuis mon enfance, tous les étés au bord de l’océan, mon entourage ne pouvaient pas s’empêcher de se moquer de moi. Au fil des années, à mesure que la sensibilisation au cancer de la peau s’est accentuée, j’ai fini par lever les yeux au ciel un peu moins souvent. Dans tous les cas, protéger ma peau du soleil n’est pas clairement pas optionnel dans mon cas. Quand j’ai eu mon premier lycra anti-UV grâce à Aqua Lung, ça m’a déjà changé la vie.
Au cours de ces dernières années, le marché des crèmes solaires non polluantes et respectueuses des océans a connu une croissance exponentielle, en particulier en France et son vaste réseau de pharmacies/parapharmacies ; dans un sens, c’est une bonne chose. Cependant, chaque fois que j’entre dans une pharmacie pour la moindre ordonnance, je ne peux m’empêcher d’avoir la nausée devant la quantité massive de plastique à usage unique qui m’entoure. Et pour ne rien arranger, chaque été, il y a maintenant des affiches qui expliquent comment chaque marque sauve l’océan. Et qu’en est-il de l’autre grande menace pour l’océan ? Le plastique, non ? L’hypocrisie est accablante.
La plupart des marques répondront que leur plastique peut être recyclé ou est biodégradable. Mais elles oublient un peu trop rapidement le peu de plastique généralement recyclé et la nécessité d’une usine spécialisée pour que le plastique biodégradable se dégrade réellement.
Trouver une marque de crème solaire non polluante qui protège à la fois les récifs coralliens et ne contribue pas au désastre des déchets plastiques dans l’océan a été si difficile qu’à un moment donné, j’ai arrêté d’acheter quoi que ce soit. Malheureusement, on finit quand même par avoir besoin d’un peu de crème solaire, au moins pour le visage, en particulier sur le front, le nez et les pommettes.
Au moins, le confinement aura eu quelques avantages ; j’ai eu le temps de faire des recherches sur les marques qui offriraient l’écran solaire le plus écologique possible. Cela signifie aussi qu’aucune marque venant de l’autre bout du monde (y compris de Californie et d’Australie où ces produits sont plus faciles à trouver) ne ferait l’affaire. C’est ainsi que j’ai finalement trouvé Amazinc, une entreprise basée en République tchèque. Comme j’avais prévu un mois complet de randonnées et de plongées sur la Côte d’Azur pour le mois d’août, avec ma peau claire, je me suis dit que j’étais un excellent cobaye pour tester la fiabilité de leurs produits.
Sur son site web, Amazinc propose 6 types de crèmes solaires du SPF 10 au SPF 50, tous conditionnés dans des boîtes ou bouteilles en aluminium ou des sticks en carton. Ils proposent également des lotions après-soleil, un baume à lèvres, un baume pour les mains, une huile pour le corps et un savon sans huile de palme. Leur principe actif appelé “Mineral Shield” est à base d’oxyde de zinc, d’oxyde de magnésium et de lanoline. Aucun produit n’est testé sur les animaux, et à l’exception de ceux qui contiennent de la cire d’abeille (comme les sticks), toutes les autres formulations sont véganes.
Pour mes vacances dans le sud de la France, à cause de ma peau blanche (surtout après une longue période de quarantaine à Paris), j’ai emporté avec moi les produits solaires les plus protecteurs de leur gamme :
- Mineral Shield SPF 50
- Mineral Sunscreen SPF 50
- Mineral Butter SPF 30
- Mineral Stick SPF 30
J’avais déjà essayé une fois de la crème solaire minérale, mais honnêtement, je ne peux pas dire que ce fut un succès car on aurait dit que j’avais mis mon visage dans un bol de farine mouillée (sans blague !). C’est l’une des choses que j’avais vraiment envie de tester avec les produits Amazinc, car ils affirment que leur formulation se fond bien avec la peau.
Le Mineral Shield est présenté dans une minuscule boîte métallique de 17,5 g. Il est pratique à transporter dans une petite poche et en environnement humide. Je comprends pourquoi c’est l’option la plus populaire auprès des surfeurs. Cependant, j’ai trouvé que c’était le produit le plus difficile à prélever de son emballage en raison de sa petite taille et de sa texture assez dure. Une fois que vous avez réussi à le poser sur votre visage, en particulier sur votre front et votre nez, il a le grand avantage d’être résistant à l’eau, donc vous êtes en sécurité pendant au moins une demi-journée. La couleur ne s’estompe pas tellement en l’étalant, c’est pourquoi il existe des versions teintées en bleu et en vert pour s’amuser et montrer que vous êtes un éco-guerrier de l’océan.
Le Mineral Sunscreen est une lotion liquide d’un blanc immaculé. Vous devez faire attention lorsque vous la mettez dans votre main car sa texture super liquide peut rapidement s’échapper du flacon. Ce produit est parfait pour être appliqué le matin avant de sortir grâce à sa texture non grasse mais pas trop en cours de route. Cependant, je dois dire que j’ai été impressionnée par le niveau de protection. Lors de ma première journée au soleil, je suis allée faire une randonnée au sommet du pic du Cap Roux dans le Massif de l’Estérel. Bien que l’écran solaire minéral laisse une fine couche blanche sur la peau (dans mon cas, avec une peau claire, ce n’était pas vraiment un problème), je n’ai pas eu besoin de réappliquer d’écran solaire pendant les 4 heures que ma randonnée a duré en plein soleil. Je n’ai eu aucun coup de soleil (sauf sur le haut de mon cou où j’avais oublié d’en mettre, pfff !)
Le Mineral Butter est rapidement devenu mon produit préféré. Avec sa texture crémeuse et sa couleur rose clair, ni trop dure, ni trop liquide, et ne laissant pas de couche blanche visible, il était parfait pour être utilisé comme crème hydratante le matin avant de partir plonger.
J’ai également trouvé le Mineral Stick très pratique à appliquer. Sa couleur teintée était parfaite pour être appliquée en toute “sécurité” sans miroir. Le seul problème, c’est que lorsqu’on l’utilise à bord d’un bateau, il faut faire attention à ne pas mouiller son emballage en carton. Je l’ai mis dans mon sac étanche avec mes accessoires d’appareil photo et mes batteries, et je n’ai pas eu de soucis. C’était parfait pour protéger ma peau du soleil rapidement à mon retour de plongée.
Grâce à mon expérience globalement positive des crèmes solaires non polluantes Amazinc, je suis ravie de recommander leur marque. Le seul inconvénient que j’ai trouvé est que leur marque n’est pas certifiée cosmétique bio. Néanmoins, avec tous leurs ingrédients naturels tels que l’huile d’amande, l’huile de jojoba, l’huile d’olive, l’huile de lavande, l’huile de graines de framboise, l’huile de tamanu, l’huile de romarin, le beurre de karité ou la farine d’avoine, je pense que ce n’est pas si mal pour commencer.
Et vous ? Avez-vous essayé d’autres marques sans emballages plastiques ? N’hésitez pas à partager votre expérience dans les commentaires !
Voici mes autres articles au sujet de la protection des océans, un mode de vie plus durable et un mode de voyage plus responsable :
- Plonger responsable : entre essais infructueux et petites victoires
- Comment j’ai failli abandonner d’écrire sur la protection des océans
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Cet article a été rédigé en partenariat avec Amazinc Skincare qui m’a fournit des échantillons pour cette revue produit. Toutes mes opinions sont personnelles et reflètent honnêtement mon expérience.
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Hello Florine. Merci de ce chouette article sur un sujet épineux. Perso, j’utilise ça (EQ :https://www.eq-love.com/fr/) depuis plusieurs années. Les sticks sont petits, donc peu de plastique à recycler et on peut le rapporter dans les bagages une fois fini, pour le traiter en France. Tu as eu d’ailleurs dû me voir avec ça à Villefranche sur Mer, chez Rand’eau évaison, en Août 2019 😉 Bonne continuation. JM
Oui je connaissais cette marque, c’est vrai que les sticks sont pratiques mais du coup l’option stick en carton recyclé me plait mieux pour être en zero plastique, les chiffres du recyclage du plastique étant vraiment catastrophiques
Voici un dossier très complet qui explique bien le problème du recyclage du plastique qui non seulement est extrement faible mais surtout pas infini, à contrario du métal ou du verre:
https://theconversation.com/dechets-plastiques-la-dangereuse-illusion-du-tout-recyclage-90359