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Du Panama à Bali, les débuts de mon parcours en tant que nomade digital (ou nomade numérique en bon français) au cours des deux dernières années se sont faits à tâton. Bien que travailler en ligne tout en voyageant soit plein de promesses excitantes d’aventures prolongées et de connaissances approfondies de la culture de chaque pays, il est important de réaliser que la réalité dépasse cette photo d’un ordinateur portable sur la plage (j’ai mis en scène la photo de couverture de cet article exprès – je ne travaille jamais à l’extérieur : trop lumineux, trop chaud, trop de moustiques, et j’en passe).
Après mon congé sabbatique au Japon et en Nouvelle-Calédonie, puis ma première année en tant que nomade digital en Amérique latine, j’ai réalisé que l’Asie était la région du monde qui fait battre mon cœur. On y trouve certaines des meilleures plongées au monde, tout en étant extrêmement abordables. Cela m’a finalement conduit, étape par étape, à une organisation qui me convient avec une base régionale, alors que j’explore l’Asie du Sud-Est.
Voici un article de blog sans concession sur un mode de vie qui fait fantasmer beaucoup de gens tout en répondant aux questions les plus courantes avec mon expérience personnelle.
Dans quoi travailles-tu ?
Commençons par la question numéro 1 que tout le monde me pose sur les réseaux sociaux, car un nombre croissant de personnes cherchent à juste titre un moyen de sortir du métro-boulot-dodo. Il y a 10 ans, je cherchais moi aussi à en sortir, et je l’ai fait. La différence entre cette époque et aujourd’hui est le nombre incroyable de ressources en ligne, qu’il s’agisse des emplois à distance les plus courants ou de la manière de se lancer dans l’entrepreneuriat. Sérieusement, tout peut commencer avec une simple recherche Google. Ensuite, il s’agit de faire preuve de constance pour que le rêve devienne réalité. Petit ou grand, peu importe, faites chaque jour quelque chose qui vous rapproche de votre objectif.
Avec deux diplômes, l’un d’ingénieur et l’autre en marketing, je me suis lancée dans l’entrepreneuriat et j’ai créé une activité freelance de conseil en SEO et stratégie de contenu. Pour ceux qui ne sont pas familiers avec le monde du marketing, j’analyse la présence de mes clients sur les moteurs de recherche comme Google et les médias sociaux comme Instagram ou LinkedIn et propose des plans d’action pour atteindre leurs clients ou utilisateurs idéaux. Je propose également des services de rédaction et de traduction axés sur l’image de marque et la mission de l’entreprise. Le blog que vous êtes en train de lire constitue un portfolio idéal de ce que je peux faire et c’est mon principal pourvoyeur de clients en plus de mes efforts de réseautage au cours des 10 dernières années. Et le meilleur dans tout ça ? J’ai réussi de cette façon à ne travailler qu’avec des clients qui ont un lien avec l’océan.
Après avoir quitté ma vie de salariée suite à mon congé sabbatique en 2019, cela a libéré du temps pour développer mon blog de plongée au point que je gagne désormais de l’argent avec grâce au marketing d’affiliation et au contenu sponsorisé. Le premier est lié aux commissions que je touche sur les hôtels et les voyages de plongée lorsque des lecteurs réservent via mes liens (sans frais supplémentaires). Le second concerne la création de contenu sponsorisé autour de produits et services pouvant intéresser les voyageurs pratiquant la plongée sous-marine (seulement occasionnellement, car je maintiens un niveau d’exigence élevé concernant les marques avec lesquelles j’accepte de travailler). La cerise sur le gâteau, c’est lorsque je peux vendre des articles ou des photos à d’autres publications ou, plus récemment, participer à l’écriture d’un livre avec Lonely Planet. Tout cela n’est pas apparu par magie et est 100 % lié au travail sur mon blog depuis 2012. Si vous avez déjà entendu « le blogging est mort », réfléchissez-y à deux fois.
Internet est-il suffisamment performant partout ?
Absolument pas ! Et il est clair que certaines destinations ne se valent pas en termes d’infrastructure. Et avant de passer au grill certains endroits, l’un des pires endroits est celui d’où je viens, en Bretagne, en France, où je peux parfois perdre toute bande passante. En effet, la vitesse n’est pas suffisante. La bande passante est tout aussi importante car vous partagez votre point de connexion.
Dans les endroits où l’Internet n’est pas le meilleur, par exemple aux Galapagos, où la connexion se fait par satellite, c’était particulièrement compliqué lorsque je séjournais dans des hôtels. Mais à partir du moment où j’ai loué une maison avec mon propre routeur, j’ai même pu regarder Netflix ! Il existe une différence considérable entre les activités pros en ligne en ce qui concerne la vitesse de l’internet et la bande passante nécessaire. Dans mon cas, je passe des appels vidéo et j’ai besoin de télécharger des médias volumineux tels que des photos ou des vidéos. Vous devriez vous en sortir si tout ce que vous avez à faire est d’envoyer des emails avec un fichier texte occasionnel.
Enfin, il arrive que l’internet ne soit pas le seul problème qui se pose à vous. Le besoin fondamental d’électricité peut également être un problème. C’est quelque chose que je n’avais pas du tout anticipé. Dans certains endroits, il y a régulièrement des coupures d’électricité. Le pire a été Bocas del Toro, au Panama, avec des pannes quotidiennes aléatoires, parfois courtes, parfois longues. J’ai eu peur après que de fortes pluies tropicales aient inondé l’île et endommagé la route sur le continent que les camions devaient emprunter pour transporter le carburant destiné à la petite centrale électrique locale. On nous a prévenus d’une panne potentielle de trois jours, mais cela ne s’est finalement pas produit. Imaginez le stress de devoir prévenir tous mes clients qu’ils risquaient de ne pas pouvoir me joindre.
En conséquence, j’ai compris qu’il valait mieux vivre dans de grandes villes comme Panama City ou Quito lorsque j’étais en mode travail à 100%. Mais même en Équateur, cela ne m’a pas totalement aidé. Je prends toujours une carte SIM locale avec un gros forfait data sur mon téléphone pour avoir un routeur de secours, mais même si Guayaquil est la capitale économique du pays, le routeur de l’appartement et la data de mon téléphone pouvaient être hors service en même temps.
Je vous laisse donc imaginer comment j’ai procédé avec précaution en arrivant à Bali, en prenant le soin de tester Internet partout avant de choisir mon lieu de villégiature. La vérité, c’est que l’Internet fonctionne très bien jusqu’à présent. Mais pour être honnête, nous avons déjà eu quelques coupures d’électricité à Amed plus ou moins longue. Bien que cela signifie qu’il n’y a plus de climatisation, j’ai été positivement choquée de voir que la 4G fonctionnait toujours, car apparemment, les antennes ont leur propre générateur au cas où l’électricité serait coupée.
Est-il facile de trouver un logement à moyen terme ?
Le marché de l’hébergement à moyen terme était bien différent lorsque j’ai commencé à voyager à long terme en 2018. Aujourd’hui, je ne cesse de lire que la crise du logement touche tous les pays. Il n’est pas surprenant que payer 200 € par mois comme je l’ai fait en Thaïlande pour ma formation de divemaster en 2013 appartient au passé.
Avant de vous rendre dans un pays, assurez-vous que votre budget correspond au marché local, car vous paierez plus cher par semaine ou par mois pour la location d’un logement meublé que pour un contrat à l’année. Un excellent moyen de connaître les prix est de rejoindre l’un des groupes d’expatriés locaux sur Facebook (les prix d’Airbnb sont devenus délirants ; vous aurez plus de chances de trouver de meilleurs prix sur booking.com). Mais avant d’abandonner, rappelez-vous que l’avantage du nomadisme digital réside aussi dans le fait de ne plus payer pour un logement dans son pays d’origine.
Je reconnais volontiers que mes besoins ont également bien changé. Je ne suis plus une voyageuse en sac à dos allant d’un endroit à l’autre, puis retournant chez elle au bout de deux semaines. Je travaille en ligne et à la « maison » (je ne peux pas me concentrer dans un café ou un espace de coworking) et j’adore préparer des plats maison sains. Cela signifie que je recherche souvent des options plus luxueuses car je passe beaucoup de temps dans mon logement. Mais le budget supplémentaire est généralement compensé par tous les cafés/déjeuner que je n’achète pas à l’extérieur ou les abonnements de coworking.
La différence de coût de la vie entre l’Amérique latine et l’Asie est assez stupéfiante. Le budget de logement le plus élevé que j’ai eu jusqu’à présent était au Panama, en particulier à Bocas del Toro, où je n’ai pas pu réussi à louer un appartement au mois ; j’ai payé à la semaine pendant 3 semaines pour un total de 1200$ pour un appartement d’une chambre à coucher. Cependant, une fois en Équateur, j’ai équilibré le tout avec mon condo de 550 $ à Quito et ma maison de 400 $ aux Galapagos. Vous noterez qu’apprendre à lisser ses dépenses sur l’année est ici d’une grande aide.
Les prix à Malte ont été un peu un choc l’année dernière par rapport à la façon dont ils étaient abordables en 2016. Heureusement, j’ai partagé mon appartement de Sliema avec une amie, mais 1500€ par mois pour un simple appartement de 2BR ne m’a permis de rester que 2 mois dans le pays (et les prix auraient augmenté après le mois de mai). C’est sûr aussi qu’après avoir loué ensemble un appartement de luxe pour 1400 $ le mois à Playa del Carmen au Mexique, on n’a pas pu s’empecher de comparer.
En ce qui concerne Bali, la région sud entre Canggu et Sanur est devenue plus chère qu’elle ne l’était auparavant (mais vous pouvez toujours trouver un « homestay » simple mais mignon à 25 € par nuit). Mais si vous allez plus au nord, vous pouvez encore louer une maison avec jardin pour entre 300 et 600 € par mois si vous ne cherchez pas quelque chose de trop luxueux.
Comment cela fonctionne avec les visas ?
La pandémie a peut-être interrompu le tourisme pendant 2 à 3 ans, selon les pays, mais l’émergence du télétravail a entraîné une augmentation spectaculaire du nombre de personnes rejoignant la communauté des « digital nomads », que ce soit en tant qu’indépendants ou télétravailleurs. Les destinations touristiques populaires n’ont pas tardé à suivre le mouvement. Elles ont compris qu’il s’agissait d’une excellente occasion de remplacer une partie des recettes perdues grâce à ce nouveau type de voyageurs qui ont généralement un pouvoir d’achat plus élevé et restent plus longtemps.
C’est ainsi que depuis 2021, de nombreux pays ont créé des visas spéciaux pour des séjours allant de 6 mois à 5 ans. Alors que de nombreux pays exigent un revenu minimum assez élevé pour en bénéficier, cela a eu l’avantage de donner des lignes directrices à toutes les personnes qui restaient dans la zone grise du renouvellement des visas de tourisme de 2 à 6 mois. Tant que vous travaillez avec des clients en dehors du pays, c’est généralement toléré. Note : merci d’apprécier la différence entre toléré et légal.
Toutefois, ne sous-estimez pas le coût des visas et des déplacements réguliers pour renouveler votre visa ou changer de pays. En tant que citoyen de l’UE, Malte ne m’a rien coûté en termes de visa, et les destinations européennes sont donc toujours une bonne option pour moi. Si l’Amérique latine a été assez rentable à cet égard, puisque j’ai bénéficié d’un minimum de trois mois gratuits dans tous les pays, la situation est bien différente en Asie.
Au Mexique, vous pouvez obtenir jusqu’à 6 mois gratuitement (en fonction des nationalités). En Équateur, cela m’a coûté 142 $ pour renouveler mon visa pour 3 mois après ma période initiale de 3 mois gratuits. Les pays asiatiques où le niveau de vie est plus élevé, comme Singapour ou le Japon, peuvent également vous accorder 3 mois sans visa. Cependant, dans des pays comme l’Indonésie, il faut débourser au moins 35 dollars par mois en plus des vols pour sortir tous les deux mois, ou 50 à 100 dollars par mois et des vols tous les six mois. En Thaïlande, je pouvais obtenir 30 jours gratuitement mais je devais payer si je voulais rester un mois de plus (apparemment 1900 THB / environ 50$).
Où payes-tu tes impôts ?
Chaque pays est différent, je ne peux donc parler que de mon cas. On se plaint souvent des impôts en France (et pourtant il y a plus cher), mais c’est quand même là que je paie mes impôts. La loi y stipule que, quelle que soit la durée du séjour à l’étranger, si le centre de vos intérêts familiaux et/ou économiques se trouve en France, vous devez continuer à y payer vos impôts (notez qu’il est donc possible de ne pas payer, contrairement à des pays comme les Etats-Unis). Je me retrouve dans le second cas. Heureusement, la France a conclu de nombreux accords fiscaux avec des pays du monde entier, permettant d’éviter la double imposition.
Veuillez noter que l’impôt sur le revenu et les cotisations sociales sont deux choses différentes. Je paie les deux en France parce que cela me facilite la vie. Je me rassure en pensant qu’en cas de gros problèmes de santé, je pourrai toujours prendre l’avion pour rentrer et utiliser le système de santé français sans avoir l’impression d’être une profiteuse puisque je continue à payer la sécurité sociale française.
Par ailleurs, je ne suis pas du tout sur la même longueur d’onde d’une partie de la communauté des nomades numériques qui prône l’évitement total des impôts. Je trouve cela tout simplement injuste. J’ai fait des études d’ingénieurs quasiment gratuitement et j’ai été soutenue financièrement lorsque j’ai créé mon entreprise ; je pense qu’il est juste de rendre la pareille lorsqu’on le peut. Méfiez-vous de ceux qui vendent en ligne le rêve de vivre sans payer d’impôts en restant moins de 180 jours dans chaque pays. La réalité est un peu plus compliquée. Faites vos recherches pour évaluer votre situation spécifiquement.
Comment rester en sécurité en tant que digital nomad ?
J’ai déjà abordé en détail la question de la sécurité dans mon article de blog voyage en solo. Tout le monde peut se retrouver au mauvais endroit au mauvais moment, même chez soi. Ceci étant dit, depuis que j’ai commencé à travailler en ligne, au fur et à mesure, étape par étape, cela a changé ma façon de voyager.
L’époque où je faisais du couchsurfing est révolue depuis longtemps, et même si je l’envisageais encore au Japon, vous ne me verrez plus beaucoup dans un dortoir ces derniers temps. Après avoir essayé le home-sitting avant la pandémie, je loue principalement des appartements et des maisons partout où je vais maintenant, avec un peu d’hôtels lorsque je suis en mode exploration. J’ai besoin de ma bulle pour travailler efficacement, et je dois également protéger les biens qui m’aident à faire ce travail (principalement des appareils électroniques).
Nomade digital ou non, ne voyagez jamais sans être correctement assuré, car les frais de santé en cas d’accident peuvent monter en flèche. Mais en restant plus longtemps sur place, forcément la probabilité d’un accident augmente. Par exemple, alors que les États-Unis et le Canada sont tristement célèbres pour leurs coûts de santé élevés, il est un peu moins connu qu’un accident de scooter à Bali peut mener à une facture d’hôpital de 10 000 €. J’ai discuté précédemment des assurances plongée et assurances voyage, et bien que je n’aie pas eu besoin de changer quoi que ce soit pour la plongée sous-marine puisque DAN Europe m’assure toute l’année dans le monde entier, j’ai dû procéder à des ajustements pour l’assurance voyage.
Comme je ne prévois pas de retourner en France dans un avenir proche, aucune des solutions d’assurance voyage que j’utilisais jusqu’à présent ne fonctionnait. J’ai demandé conseil à mes amis qui sont aussi digital nomads, j’ai fait mon analyse comparative et j’ai choisi l’assurance voyage pour nomades numériques de Genki. Ils peuvent fournir une assurance voyage peu importe où l’on va et combien de temps on y reste (j’ai choisi d’exclure les États-Unis et le Canada pour payer moins).
Se sent-on seul ?
Selon que vous êtes plutôt introverti ou extraverti, vous vivrez les choses différemment. Dans mon cas, je suis un peu des deux. J’aime être entourée, mais j’aime aussi rester dans ma bulle pour travailler sur mes projets. Par exemple, j’ai rapidement compris que les espaces de coworking n’étaient pas faits pour moi ; ils étaient trop bruyants. Personnellement, je m’épanouis dans un environnement calme pour me concentrer. Mais lorsque j’ai envie d’être sociable et de rencontrer des gens avec lesquels je vais bien m’entendre, c’est facile : je pars plonger !
En tant que plongeur, vous faites partie d’une communauté internationale qui partage une passion commune profonde (jeu de mots assumé) qui nous lie presque instantanément. Je n’ai jamais été seule en tant que plongeuse, car je rencontre d’autres plongeurs dans tous les centres de plongée que je visite. Je suis récemment revenue d’une croisière dans les îles Similan, en Thaïlande, et j’ai une nouvelle amie thaïlandaise à Bangkok, que j’ai hâte de revoir. Je choisis également les endroits où je séjourne en fonction des sites de plongée disponibles, ce qui attire de nombreux autres plongeurs en voyage. Je continue à me faire des amis facilement car je rencontre naturellement d’autres plongeurs.
Maintenant, est-ce que j’ai le mal du pays ? En général, non. Cependant, pendant les six mois que j’ai passés en Équateur, avec un souci constant pour ma sécurité, j’étais honnêtement contente de prendre l’avion pour rentrer. Si vous ajoutez à cela une histoire d’amour ratée avec beaucoup de mensonges et de manipulations, le fait de ne pas avoir ses amis à proximité peut parfois rendre les choses encore plus difficiles à gérer. Avoir des amies qui sont aussi des voyageuses et peuvent répondre à des messages WhatsApp dans n’importe quel fuseau horaire m’a grandement aidé à surmonter cette période difficile.
Mais je pourrais rester pour toujours en Asie, où je me sens le mieux. J’aime tellement la culture de pays comme la Thaïlande, l’Indonésie et le Japon. Parfois, j’ai l’impression de ne pas être née dans le bon pays. Je dirais donc que si vous vous sentez seul·e et que vous avez le mal du pays, cela n’a peut-être rien à voir avec vous, mais c’est peut-être un endroit qui n’est pas fait pour vous. La beauté du nomadisme numérique, c’est la possibilité de se déplacer quand on le souhaite vers la prochaine destination.
A quelle fréquence voyages-tu ?
La liberté qui accompagne le mode de vie des digital nomads peut parfois nous submerger avec ses possibilités illimitées. Il est tentant de vouloir tout faire et de voyager sans arrêt car vous n’avez en pratique aucune date de retour.
Bien que je doive travailler, trouver un équilibre quotidien entre le travail et l’exploration est en fait plus facile à dire qu’à faire. J’ai remarqué, par exemple, qu’à partir du moment où je sors, il m’est très difficile de retourner à mon ordinateur portable, sauf si j’ai un appel prévu. J’aimerais pouvoir travailler le matin et explorer l’après-midi, mais c’est rarement le cas.
Lorsque nous partons plonger, c’est généralement tôt le matin, et je suis épuisée pour le reste de la journée (je prends de plus en plus souvent du Nitrox pour éviter cela). S’il y a un endroit beau et célèbre que je veux photographier, il faut aussi partir tôt pour éviter la foule et avoir la meilleure lumière.
En fin de compte, j’ai découvert que travailler par phase était ce qui me convenait le mieux, avec deux semaines consacrées à 90 % à l’exploration, puis deux mois à me concentrer sur mon travail tout en continuant à profiter de mon environnement le soir. Voyager lentement est mon mantra depuis des années, mais je dois ralentir encore plus désormais. Ce qui n’est pas pour me déplaire.
A quelle fréquence pars-tu plonger ?
On pourrait croire que je suis toujours en train de plonger, mais c’est loin d’être le cas. Je passe beaucoup plus de temps derrière mon ordinateur que sous l’eau. Par exemple, en 2022, l’année que j’ai passée en Amérique latine, j’ai effectué 62 plongées (un peu plus de 5 par mois). En 2023, de Malte à Bali, je n’ai effectué « que » 46 plongées (moins de 4 par mois) car j’ai eu une année chargée en collaborant à un livre de Lonely Planet sur la plongée sous-marine. Mais dans les 3 premiers mois de 2024, j’en suis déjà à 34 plongées.
En plus du travail, la logistique des transports et la recherche d’un lieu d’hébergement adapté à mon budget prennent un temps fou. C’est pourquoi, cette année, j’ai décidé d’avoir une base régionale à Bali, où je peux réduire au minimum les déplacements et la logistique de la plongée. Mon objectif ? Plonger une à deux fois par semaine. Grâce à la facilité d’accès aux sites de plongée de la côte nord-est de Bali, cet objectif devrait être réalisable.
Quel est le plus grand avantage de ce mode de vie ?
Cela peut sembler cliché, mais la liberté est enivrante. Attention, la liberté s’accompagne de responsabilités. Mais j’aime être maître de mon destin. En cas d’échec, c’est aussi entièrement de ma faute. J’essaie d’apprendre de mes erreurs. La plus grande leçon est qu’il ne faut pas toujours tout vouloir faire seul·e. Essayer de construire un réseau de soutien partout où je reste plus longtemps a fait la différence au cours des deux dernières années. J’ai toujours voulu sortir de la bulle des expatriés et ne me faire que des amis locaux. Cependant, connaître quelques expatriés qui peuvent partager les mêmes défis et qui peuvent avoir une expérience sur laquelle vous pouvez vous appuyer n’est pas une mauvaise chose non plus.
Cela étant dit, l’avantage absolu de vivre dans des pays pendant 6 mois m’a donné accès à une connaissance en profondeur de la culture de chaque pays. La plupart du temps, parler la langue locale est le seul moyen d’y parvenir. Si j’ai appris l’espagnol relativement jeune, ce qui m’a grandement facilité la vie en Amérique latine, l’apprentissage du japonais et de l’indonésien a été le seul moyen de comprendre les gens au-delà des mots, même si je suis loin de parler couramment ces deux langues. Le fonctionnement d’une langue en dit long sur les interactions sociales dans un pays.
Penses-tu continuer ainsi indéfiniment ?
Peut-être, peut-être pas. Mais je ressens déjà le besoin de ralentir encore plus. Pour moi, être nomade digital, c’est plus une question d’indépendance par rapport à l’endroit où l’on se trouve que de se déplacer constamment. Il n’y a pas de règles fixes, et tout peut évoluer comme je l’entends.
Après 20 ans autour du monde, je sais que mon cœur est en Asie. Dans un avenir proche, j’envisage donc de me déplacer autour de Bali. L’Indonésie est un pays si vaste qui compte tant de sites de plongée incroyables. Je veux retourner au Japon pour continuer à parler japonais et explorer des pays que je n’ai pas encore visités, comme la Malaisie ou Taïwan. Et il semble que les deux années initiales que j’avais prévues ne suffiront pas. Mais pour l’instant, je suis pas mal occupée à réexplorer tous les meilleurs sites de plongée de Bali. Restez à l’écoute !
Il manque quelque chose dans cet article ? Avez-vous des questions ?
Postez votre question dans les commentaires, et je ferai de mon mieux pour vous aider !
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