Mon année sabbatique de A à Z

Cet article peut contenir des liens affiliés. Cela signifie que je touche éventuellement une commission si vous réservez ou achetez quelque chose. Ceci est sans frais pour vous et permet de soutenir ce site web. Pour en savoir plus, cliquez ici.


 

Dire que cet article s’est fait attendre sur mon blog de plongée est un euphémisme. Depuis mon départ en congé sabbatique en juin 2018, vous avez été nombreux à m’écrire pour me demander des détails. Deux ans plus tard, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts ; c’est désormais plus facile pour moi de regarder cette expérience avec le recul nécessaire et sans contrainte de confidentialité. C’est donc le moment de passer en revue cette année sabbatique de rêve qui m’a amenée à plonger au Japon, en Nouvelle-Calédonie, au Vanuatu et qui s’est terminée de façon inattendue sur la Côte d’Azur.

Néanmoins, si je devais rentrer dans les détails des 15 mois d’une telle expérience, avec tous ses hauts et ses bas, serait bien trop long pour ne pas dire ennuyeux. J’ai donc décidé de m’amuser un peu à l’écrire sous la forme d’un abécédaire qui fonctionne à la fois en français et en anglais. Je n’ai pas trouvé de meilleur moyen pour vous donner un aperçu de ce qui s’est réellement passé et la façon dont cela m’a changé.

A comme Anxiété

J’étais loin de me douter à quel point voir un rêve devenir réalité pouvait être terrifiant. Le plus surprenant, c’est que mon anxiété pré-congé sabbatique a commencé à se manifester dans les dernières 48 heures avant le départ. Alors que j’ai continué à travailler presque jusqu’à la fin, je pensais qu’avec 10 ans de voyage en solo autour du monde, ce serait du gâteau. Perdu.

Je me suis soudain rendu compte que je n’avais jamais voyagé sans base fixe pendant une aussi longue période auparavant. Le plus long voyage que j’ai fait de cette façon a été mes 5 semaines entre le Mexique, le Guatemala et le Bélize, 8 ans plus tôt. C’est en faisant mes valises que cette réalité m’a frappée. On n’emporte pas les mêmes choses pour un mois que pour un an. Et ce n’était que le commencement de ce que voyager au long cours signifie. Mon sac de plongée (où je range aussi mes vêtements) a fini par peser 23 kg malgré toutes mes bonnes habitudes de tri. Où avais-je la tête? Quand on voyage plus longtemps, à des saisons différentes, dans des pays différents, on a juste besoin de plus de vêtements ! Sachant que j’allais aussi plonger dans des eaux plus fraîches, j’ai aussi pris du matériel de plongée un peu plus lourd. Par ailleurs, mon sac à dos, qui était mon bagage cabine et contenait mon ordinateur portable et tout mon matériel de photo sous-marine, pesait 12 kg. En fin de compte, j’étais à 5 kg supplémentaires par rapport à d’habitude.

En raison du stress du départ, j’ai pris des choses dont je n’avais finalement pas besoin ou par erreur (pourquoi les chargeurs d’appareils photo se ressemblent-ils autant ?!?). Si on peut trouver des solutions en cours de route, attention, c’était bien plus facile au Japon qu’au milieu de l’océan Pacifique où la disponibilité et les prix peuvent être problématiques. Sans le savoir, faire une escale d’un mois entre Tokyo et Okinawa avant Nouméa fut une excellente idée.

Ce que j’en retiens ? Faites de votre mieux, préparez-vous autant que possible puis jetez-vous à l’eau. Sinon, on ne ferait jamais rien. Impossible de tout savoir, tout prévoir, alors acceptez qu’il y aura des choses que vous devrez apprendre à résoudre sur le tas. Cela peut être effrayant parfois, mais si je devais recommencer, je ne changerais rien vu tout ce que j’ai appris.


B comme Budget

La plupart des gens qui partent en tour du monde ont généralement un budget compris entre 15 000 et 20 000 € pour environ 12 mois. Dans mon cas, avec mon choix de n’aller que dans quelques pays plus chers au lieu de me balader en Asie du Sud-Est ou en Amérique centrale, je pensais que je serais dans le haut de cette fourchette.

Dans mon cas, ce n’était pas vraiment un problème puisque j’avais économisé pendant près de dix ans et encore plus pendant mes années d’expatriation en Écosse. J’ai néanmoins gardé une approche raisonnable de mes dépenses chaque mois en équilibrant les choses les plus coûteuses avec des hébergements bon marché ou des projets avec mon blog.

J’en ai profité pour séjourner chez des amis à Nouméa, en Nouvelle-Calédonie, mais aussi à Toulon, dans le sud de la France. J’ai aussi fait mon baptême de house-sitting à Nice et à Aubagne. Sans m’en rendre compte, j’ai économisé environ 6 mois de logement de cette façon.

Mon blog a également permis de couvrir une partie non négligeable de mes dépenses. Grâce aux projets que j’ai réalisés en collaboration avec les offices de tourisme d’Okinawa, de Nouvelle-Calédonie et de la Côte d’Azur, cela a couvert quelques des billets d’avion et de train, des locations de voiture, des nuits d’hôtel et bien sûr, des plongées.

Ma plus grosse dépense a été mon école de langue à Tokyo, pour environ 2 300 €. Pour me loger au Japon pendant 8 mois, j’avais prévu un budget journalier d’environ 30€ par nuit. Ce que j’ai réussi à faire plus ou moins, même en louant une chambre dans une share house à Tokyo. Mes deux aller-retours Paris-Tokyo m’ont coûté chacun environ 500€ avec ANA en passant par l’Allemagne. Cependant, mes deux semaines au Vanuatu ont été beaucoup plus chères que ce que j’avais prévu. Sans le vol international depuis la Nouvelle-Calédonie et mes plongées, le logement et le vol intérieur de retour m’ont coûté environ 900 €.

Au total, pendant ces 15 mois, j’ai dépensé environ 16 000 €, ce qui fait environ 1 100 €/mois. Ce n’est certainement pas un budget dérisoire, mais quand on regarde tout ce que j’ai fait, c’est assez imbattable. D’ailleurs, il n’était pas question que j’aille à l’autre bout du monde juste pour m’asseoir sur la plage, n’est-ce pas ? J’espère que cela vous aidera à déterminer combien vous devez économiser si vous voulez vous lancer dans une telle aventure.

Route des Crêtes - Parc National des Calanques

C comme Côte d’Azur

Absolument pas prévu initialement, mais pour être honnête, je n’avais aucune idée au départ de ce que je ferais une fois mon congé sabbatique terminé. Mais à partir du moment où j’ai choisi de ne pas retourner à ma vie de métro-boulot-dodo, la chose la plus censée à faire, pour m’occuper de toute la paperasse, était de rentrer en France. Mais qui a dit que je devais rester à Paris pour le faire ?

Pour en savoir plus sur mon expérience sur la Côte d’Azur à la fin de mon congé sabbatique, je vous invite à lire les articles suivants :


D comme Digital Nomad

En plus d’apprendre le japonais au Japon, découvrir le mode de vie nomade de ces travailleurs du web indépendants était mon autre grand objectif de cette année sabbatique. Alors que je devenais progressivement convaincue que le travail en freelance était fait pour moi, même en ayant réduit considérablement le nombre de pays visités, j’étais tellement occupé à plonger, bloguer ou étudier mes cours de japonais qu’il était presque impossible de faire quoi que ce soit d’autre.

A tâtons, j’ai vite compris combien il était important pour moi d’avoir un environnement calme pour me concentrer. Il faut bien plus que deux heures par jour dans le salon d’une auberge de jeunesse pour faire décoller un business.


E comme Expériences

Le plus beau cadeau que je me sois offert pendant mon congé sabbatique a été de pouvoir, pour une fois dans ma vie, avoir le temps et la liberté d’essayer de nouvelles choses sans autre objectif autre que de répondre à des questions telles que « Ai-je vraiment envie de vivre au Japon de façon permanente ? », « l’entrepreneuriat est-il fait pour moi ? « Est-ce que je n’ai pas passé l’âge pour apprendre une nouvelle langue étrangère ? » « Est-ce que professionnaliser mon blog m’intéresse vraiment ? » « Et si on essayait le house-sitting ? » et ainsi de suite…

Après 7 mois de stage, j’avais à peu près les réponses à ces questions. J’ai passé les mois restants à comprendre les modalités de cette nouvelle vie en tant que freelance que je voulais construire.


F comme Famille

La conséquence la plus inattendue de mon année sabbatique aura été de me rapprocher de ma famille. La naissance de ma nièce fut le principal élément déclencheur. C’est ainsi qu’au milieu de mon congé sabbatique, j’ai organisé un retour en secret en France pour Noël. Vous auriez vu la tête de ma mère la veille de Noël !

Hiking New Caledonia

G comme Géographie

« Bonjour mon nom est Florine et je peux passer des heures sur Google Maps… »

Malgré cela, les quelques mois que j’ai passés en Nouvelle-Calédonie et au Vanuatu m’ont fait réaliser à quel point je connaissais mal les nations insulaires qui forment l’Océanie. J’ai par exemple appris la différence entre la Mélanésie, la Micronésie et la Polynésie. Vivre en Nouvelle-Calédonie juste avant son premier référendum d’indépendance a également été l’occasion de tenter de comprendre la complexité de son histoire. En ce qui concerne le Vanuatu, vous le saviez, vous, que le Royaume-Uni et la France ont dirigé conjointement l’archipel avant son indépendance en 1980 ?


H comme Habitudes

Dès mon tout premier voyage en solo au Canada à 22 ans, avec mon visa vacances-travail en poche, j’ai réalisé qu’on ne peut vraiment apprendre à connaître un pays qu’en y vivant un minimum de temps. 9 ans plus tard, j’ai eu l’occasion de renouveler l’expérience en Ecosse pendant 2 ans.

Je voulais néanmoins aller plus loin en partant dans un pays où la barrière de la langue et le fossé culturel sont plus forts. Le Japon était un candidat parfait. Les 8 mois que j’ai passés au Japon ont ancré pour de bon ce que j’aime le plus dans les voyages : adopter des habitudes locales. Cela peut être aussi simple que d’aller au supermarché pour cuisiner des recettes locales ou d’avoir le temps de se faire des amis sur place. Il s’agit de ces petites choses qui vous donnent le sentiment d’appartenir à ce nouveau foyer même temporairement. Voyager plus lentement est en effet le seul moyen d’y parvenir.

Du point de vue plongée et photographie sous-marine, il était finalement évident que plus on va plonger quelque part, meilleure est l’expérience et meilleures sont les photos que l’on peut y faire. C’est pourquoi je pense que je vais prendre quelques distances avec l’énorme liste de ma carte du monde des meilleurs spots de plongée pour retourner aux endroits que j’ai le plus aimés.


I comme Itinéraire

Comme j’ai eu beaucoup de temps pour réfléchir à mon itinéraire potentiel avant de faire ce saut dans l’inconnu, j’ai évalué de nombreux scénarios. Mais quand j’ai finalement osé demander mon congé sabbatique, je n’avais plus aucune envie de courir d’un endroit à l’autre. Tout d’abord, parce que j’étais mentalement épuisée.

Au cours des dix dernières années, j’avais pu voyager chaque année pendant presque un mois dans une région différente du monde. J’avais principalement visité l’Asie du Sud-Est et l’Amérique latine. Bien que ces régions soient les plus populaires auprès des tourdumondistes en raison de leurs paysages fantastiques et de leur niveau de vie très abordable, je savais qu’il serait facile d’y retourner à tout moment. Donc, si ce congé sabbatique était ma seule chance de faire quelque chose qui sorte vraiment de l’ordinaire, pourquoi ne pas explorer certains endroits bien trop loin pour être appréciés lors d’un court voyage et/ou réaliser un rêve d’enfant ? Il y avait évidemment la question du coût qui m’a fait hésiter au début. J’ai alors pensé qu’en visitant moins d’endroits et en prenant moins d’avions, je pouvais contrebalancer le surcoût de ces destinations. Par la même occasion, réussir à réduire autant que faire se peut mon empreinte carbone même pour un tel voyage me paraissait de moins en moins délirant.

Comme j’étais invitée à séjourner chez mon ami à Nouméa et que le moyen le plus direct d’y aller était de passer par le Japon depuis l’Europe, l’idée pour mon itinéraire était déjà presque toute trouvée. Puis j’ai vu que le Vanuatu n’était qu’à une heure de la Nouvelle-Calédonie et que c’était peut-être ma seule chance d’y aller puisque la seule autre alternative est de passer par l’Australie depuis l’Europe. Et c’est ainsi que je n’ai mis que 3 pays sans aucun regret sur mon itinéraire !

Momiji Automn leaves Shuzenji Japan

J comme Japonais

C’était un rêve d’enfant que j’avais depuis l’âge de 7 ans : apprendre le japonais au Japon. Quand on a finalement la possibilité de le réaliser avec suffisamment de temps et d’argent, on se lance sans trop se poser de question. Ainsi, tout en explorant le Japon sous l’eau et au-delà, je me suis inscrite à un cours intensif de trois mois à Tokyo, au retour de la Nouvelle-Calédonie. Si vous voulez connaître les détails, jetez un coup d’œil à l’article « J’irai apprendre le japonais pour plonger au Japon« .


K comme Kilomètres

Et si nous calculions la distance que j’ai parcourue pendant cette année sabbatique ?

Tout d’abord, j’ai fait deux vols aller-retour entre Paris et Tokyo, un entre Tokyo et Nouméa, et un entre Nouméa et Port-Vila. La portion de vols internationaux compte donc pour un total de 53 972 km.

Comme souvent dans les îles du Pacifique, il est difficile d’éviter de prendre l’avion. Ainsi, au Japon, j’ai volé trois fois entre Tokyo et Naha, une fois entre Tokyo et Ishigaki, une fois entre Ishigaki et Naha. En Nouvelle-Calédonie, j’ai fait 2 allers-retours à l’île des Pins, un à Ouvéa et un autre à Lifou. Au Vanuatu, j’ai pris un vol aller-retour entre Port-Vila et Luganville. La portion des vols intérieurs donne un total de 6 787 km.

J’ai réussi à prendre le ferry quelques fois au Japon. J’ai fait la traversée aller-retour entre Ishigaki et Yonaguni, mais j’ai aussi pris le ferry de nuit de Tokyo à Ōshima. Et cela fait 554 km de plus. Mais qui dit Japon, dit beaucoup de voyages en train. Mais la France aussi est idéale pour les voyages en train. Ainsi, avec mes voyages dans la péninsule d’Izu depuis Tokyo, et mes voyages de Paris à la Côte d’Azur, je peux ajouter 2 722 km supplémentaires.

Il faudrait ensuite ajouter le fait que j’ai loué une voiture à Yonaguni, Ishigaki, Okinawa, en Nouvelle-Calédonie et sur la Côte d’Azur. Mon estimation de la distance totale parcourue est de 2 806 km (dont 2 272 km en Nouvelle-Calédonie).

En additionnant le tout, j’obtiens un grand total de 66 841 km, soit 167% de la circonférence de la Terre. Pour ceux qui aiment les statistiques, 80 % de ce total représentent les vols internationaux, 10 % de vols intérieurs, 4 % de trains, 4 % de voitures et moins de 1 % de ferries.


L comme Liberté

Non seulement j’étais libre de ne plus aller au bureau pendant au moins un an, mais en choisissant de ne pas faire de tour du monde, j’étais également libéré de la pression sociale et autres listes de choses à voir. Mon itinéraire à trois pays était donc une ardoise blanche idéale pour faire les choses à ma façon.

Soudain, tout cet argent que j’avais économisé pendant des années était plus qu’un simple budget de voyage. C’était un ticket pour la liberté. Et le meilleur de tout cela ? J’étais également libre au final de continuer ou non ayant des réserves pour bien plus qu’un an.

Free diving Isle of Pines New Caledonia

M comme Moustique

Ma bête noire absolue. Je les déteste. Ils m’aiment.

Il s’agit probablement de la raison n°1 pour laquelle je ne pourrais vivre en permanence sur une île tropicale. Sans blague, vous verriez la taille de mon bras ou de ma jambe chaque fois que je me fais piquer, vous auriez mal rien qu’en regardant.

À Nouméa, avec un si beau jardin tropical chez mon ami, quand je ne voyageais pas ou ne plongeais pas, j’ai essayé de travailler sur mon blog à l’extérieur. C’était tout simplement impossible de le faire sans m’asperger entièrement de produit anti-moustique. Comme vivre couverte de produits chimiques à chaque heure de la journée n’est pas mon but dans la vie, j’ai dû me résigner à travailler à l’intérieur.

Puis je me suis dit qu’une région méditerranéenne pourrait être un bon compromis. Malheureusement, c’était avant de rencontrer les moustiques-tigres de la Côte d’Azur qui attaquent entre 16 et 20 h. Au moins, j’avais la matinée de tranquille !


N comme Nouvelle Calédonie

Pour faire court, des 107 destinations de plongée que j’ai visitées en 10 ans, la Nouvelle-Calédonie reste à ce jour ma destination numéro 1. Grâce à très peu de plongeurs, des récifs coralliens en bonne santé et colorés, une diversité de nudibranches que je n’avais jamais vue auparavant, sans oublier les rencontres fréquentes avec diverses espèces de requins, des raies mantas et des tortues. Sérieusement, que peut-on demander de plus en tant que plongeur passionné ?

Pour en savoir plus sur mon expérience en Nouvelle-Calédonie lors de mon congé sabbatique, je vous invite à lire les articles suivants :


O comme Okinawa

La préfecture la plus méridionale du Japon figurait sur la liste des endroits candidats à une potentielle future installation. Malgré des sites de plongée fantastiques dans le parc national des Keramas et autour de l’île d’Ishigaki, je trouvais d’une part que l’île principale d’Okinawa était trop urbanisée avec beaucoup trop de trafic. D’autre part, Ishigaki et les autres îles de Yaeyama étaient magnifiques mais si tranquilles que j’ai pris l’avion pour retourner à Naha en avance une fois que j’en avais fait le tour.

Je suis peut-être trop exigeante, mais en fin de compte, au Japon, mon coup de cœur a été la péninsule d’Izu avec ses beaux espaces naturels entre mer et montagne, son climat doux et la proximité de l’animation de Tokyo en train.

Pour en savoir plus sur mon expérience au Japon pendant mon congé sabbatique, je vous invite à lire les articles suivants :

Efate Vanuatu

P comme Problèmes

Vous vous souvenez, lorsque j’ai mentionné que mon congé sabbatique avait été une expérience avec des hauts et des bas en introduction ?

En même temps, comment cette histoire pourrait avoir un tant soit peu d’intérêt sans quelques mésaventures désagréables voire assez stressantes ?

En regardant tout ça avec du recul aujourd’hui, ce n’était vraiment pas grave, seulement du matériel. Je n’ai pas fini à l’hôpital ou pire. Non, le problème, c’est que j’ai soudain été confrontée à une série de malchances incroyablement frustrantes qui ne m’étaient jamais arrivées auparavant en dix ans de voyage en solo :

  • J’ai fracassé mon ordinateur portable dans les escalators de l’aéroport de Narita en revenant de Nouvelle-Calédonie. Le prix des ordinateurs portables étant presque deux fois plus élevé qu’en Europe (je sais, je n’y croyais pas non plus), il n’était pas question d’en acheter un autre (et je tenais à mon clavier AZERTY).
  • Lorsque j’ai réussi à réparer mon ordinateur portable deux mois plus tard pour 350€, la carte Wifi se déconnectait de façon aléatoire. J’ai trouvé un moyen de la forcer à se reconnecter, mais après un certain temps, cela a cessé de fonctionner. Personne n’a jamais trouvé ce qui se passait.
  • J’ai perdu mon passeport (ou on me l’a volé, je ne le saurai jamais) à Tokyo. Au moins, j’ai appris qu’il était plus rapide d’obtenir un nouveau passeport à l’ambassade de France qu’à Paris. Cependant, j’ai découvert le monde merveilleux du Bureau japonais de l’immigration pendant une journée entière pour faire tamponner le nouveau passeport afin d’éviter une amende à l’aéroport. Évidemment, personne ne parle anglais là-bas ; heureusement, je parlais déjà un peu japonais à ce moment-là.
  • La batterie de mon smartphone était en train de mourir et je ne pouvais pas en trouver une de rechange car qui garde un smartphone pendant 4 ans ? Ben moi, s’il fonctionne toujours !
  • La sangle de mon masque de plongée et une de mes palmes se sont cassées. Et comme je voyageais avec déjà tant de matériel, non, je n’avais pas de pièces de rechange.
  • Ma paire de bottes préférée s’est cassée au milieu de l’hiver à Tokyo où il est impossible de trouver des chaussures en taille 40 (oui, même sur Amazon) car la taille maximale pour les femmes au Japon est de 38. Eh bien, vive le bricolage !

Au risque de paraître trop dramatique, en étant à l’autre bout du monde et surtout pour une longue durée, le plus petit incident prenait parfois des proportions énormes. J’ai commencé à voir tout cela comme un signe que vivre de cette façon n’était pas pour moi. Une fois que j’ai surmonté chaque problème, je me suis rendue compte que cela m’avait rendue encore plus confiante pour changer de vie.


Q comme Question

La seule grande question que j’avais à l’esprit depuis le premier jour : « Mais qu’est-ce que je vais faire quand tout cela sera terminé ?

Je savais avant de partir que l’on revient rarement d’un congé sabbatique indemne. Alors soyez prévenu, une fois que vous êtes parti, votre vie va changer. Au moins, c’était mon cas et celui des personnes à qui j’avais demandé.

C’est assez drôle de voir à quel point j’avais peur avant décembre 2018 de ne pas retourner à ma routine parisienne. Puis, après janvier 2019, j’étais devenue terrifiée à l’idée d’y retourner. La différence ? Mes toutes premières missions freelance…


R comme Retour

Comment revient-on d’une pause aussi hors du commun dans sa vie ? Je ne vais pas mentir, ce n’était pas facile, mais en même temps, je suis revenue assez fatiguée. Par ailleurs, la perspective de devoir faire face à la fin officielle du contrat de travail que j’avais depuis 10 ans n’était pas franchement attrayante.

Passer quelques mois avec des amis dans le sud de la France, avec de bons petits plats et des bonnes plongées, a certainement aidé. Une semaine après tout soit officiellement réglé, j’étais déjà dans l’avion qui m’emmenait vers ma prochaine aventure en Polynésie.

Relaxing at Fudo Falls Yugawara Japan

S comme Solo

Comme je l’ai écrit à plusieurs reprises au fil des ans, voyager en solo ne signifie pas être seul tout le temps. Ce voyage n’a pas fait exception et je me suis fait de nouveaux amis au Japon et en Nouvelle-Calédonie. Nous avons partagé ensemble des moments inoubliables, sous l’eau et au-delà !

Si vous hésitez encore à voyager seul, lisez article sur mes voyages de plongée en solo. Je l’ai d’abord écrit quand je vivais en Écosse, mais je l’ai mis à jour au retour de mon congé sabbatique.


T comme Tokyo

La meilleure surprise de tous les endroits que j’ai explorés pendant mon année sabbatique est venue de Tokyo. Je n’imaginais pas que j’aimerais autant vivre dans la capitale japonaise. Avec près de 43 millions d’habitants, c’est la zone métropolitaine la plus peuplée au monde. Néanmoins, la ville est calme, propre et efficacement reliée par train ou ferry à de nombreux spots de plongée.

Consultez mon guide détaillé sur comment faire escale à Tokyo en chemin vers le Pacifique pour comprendre pourquoi j’ai tant aimé cette ville.


U like Urbaine

Il était en effet intéressant d’arriver à la conclusion que, peu importe à quel point j’aime la nature et l’océan, je reste une citadine. Peut-être que je dois examiner de plus près quelles villes feraient l’affaire en étant à la fois proches de la mer sans être trop chères. N’hésitez pas à m’envoyer des idées !


V comme Vanuatu

Seriez-vous d’accord pour dire que dans tout voyage, il y a toujours un endroit que l’on aime moins ?

Bien que j’y aie fait certaines des meilleures plongées sur épave en 10 ans de plongée, le Vanuatu a fini dans cette catégorie. J’explique pourquoi dans l’article au sujet de la plongée sur l’épave du SS Coolidge.

sunset Lifou New Caledonia

W comme Waouh

Et c’est partir pour un top 5 de mes moments les plus mémorables parmi les 116 plongées que j’ai effectuées pendant mon congé sabbatique. Évidemment, il s’agit surtout de rencontres avec des requins et des raies manta, mais pas seulement !

1 – Yonaguni, Japon : cela a demandé beaucoup de patience et de persévérance, mais plonger avec un banc de requins-marteaux en valait la peine.

2 – Ouvea, Nouvelle-Calédonie : être seulement 2 plongeurs avec une raie manta océanique dans les eaux chaudes et cristallines de la Nouvelle-Calédonie était magique.

3 – Luganville, Vanuatu : plonger de nuit dans la soute de l’épave du SS Coolidge puis éteindre nos lampes pour voir les poissons flash a été l’expérience la plus proche que j’ai eue d’un séjour dans l’espace.

4 – Nouméa, Nouvelle-Calédonie : il m’a fallu plus qu’un bon coup de palme pour m’en approcher dans courants particulièrement forts ce jour-là, mais rien n’est plus élégant qu’un banc de raies aigles léopards.

5 – Yonaguni, Japon : Oui, encore une fois ! Le monument sous-marin de Yonaguni est un site de plongée tellement unique et mystérieux qu’il devait être sur cette liste.


X comme…

Désolé, mais je ne dirai rien !


Y comme Yonaguni

Comme vous pouvez le voir sur mon top 5 de mes meilleurs moments sous l’eau ci-dessus, Yonaguni s’y retrouve 2 fois sur 5. L’île la plus à l’ouest du Japon est sans aucun doute une expérience unique pour tous les plongeurs passionnés. Jetez un coup d’œil aux deux articles de blog que j’ai écrits sur mon expérience à Yonaguni :


Z comme Zen

Une fois passés tous ces bons et moins bons moments de ce congé sabbatique, tout en réalisant un rêve d’enfance, j’ai ressenti une sérénité que je n’avais jamais connue auparavant. J’ai pu me projeter dans un avenir plus épanouissant grâce à ce temps que je me suis offert.

Les Japonais appellent cela « l’ikigai », ou la raison de se lever le matin. Je crois que je l’ai trouvé. Aujourd’hui, malgré les obstacles de l’épidémie, je suis là où je devrais être, à faire ce que j’aime. Et ce que je fais précisément maintenant, c’est une autre histoire qui a à peine commencé…

Si vous avez apprécié cet article, abonnez-vous à ma newsletter pour recevoir les derniers articles directement dans votre boite email.

Posted by Florine

  1. Bonjour Florine,
    Merci pour ce magnifique partage de ton tour du monde.
    Je suis en train decouvrir ton site et récits.
    Bonne continuation,
    Benoit

    Répondre

    1. Merci Benoit et bonne lecture !

      Répondre

  2. Bonjour Florine,
    Je viens de tomber par hasard sur ton site via ton test sur les combinaisons étanches (je m’apprête en en acheter une pour ma formation Trimix, bref …).
    Je dois dire que j’ai été d’abord curieux, genre « c’est quoi ce publi-reportage ? » puis très vite j’ai été captivé par tes aventures.
    J’ai dévoré ton blog et tous les récits de tes voyages. Whaou, respect, quelle vie !
    Que ca fait envie, tu as osé te jeter à l’eau et tu as été récompensé, bravo. Je reste admiratif et émerveillé…
    Mais c’est comme une bonne série on a envie de connaitre la suite. Que va tu faire maintenant ? Retourner au boulot en métropole ou définitivement réussir à gagner ta vie en voyageant ?
    J’espère que tu vas continuer à nous faire rever encore longtemps…
    En esperant, pourquoi pas, faire des bulles ensembles un jour, ne lâche rien.
    Rémi

    Répondre

    1. Merci pour ton commentaire Rémi!
      L’épidémie de Covid a forcément chamboulé mes plans, mais ça ne change rien au fait que je travaille désormais comme freelance, même si pour le moment je suis entre Paris et la Côte d’Azur.
      Au moins, j’aurais pas mal de choses à raconter pour le prochain article en mode « vis ma vie » 😉

      Répondre

Laisser un commentaire